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Actualités - CHRONOLOGIE

Jordanie Amman annonce des mesures sociales face à la montée vertigineuse des prix

Le gouvernement jordanien a adopté cette semaine des mesures pour alléger le fardeau des citoyens face à la hausse vertigineuse des prix, l’opposition mettant en garde contre des troubles sociaux. Dans un geste rare, le gouvernement a annoncé des augmentations de salaires pour l’ensemble des employés du secteur public, civil et militaire, ainsi que pour les retraités, et des aides financières directes aux plus démunis du secteur privé. « Ces augmentations, qui varient de 63 à 70 dollars par mois pour le secteur public et d’une échelle de 150 à 220 de dollars par mois pour les plus pauvres du secteur privé, toucheront 60 % de la population jordanienne » (5,8 millions d’habitants), a déclaré à l’AFP un membre du gouvernement. Ces mesures, avec effet rétroactif au 1er janvier, ont été annoncées par le Premier ministre Nader Dahabi jeudi lors du vote du budget, de 7,3 milliards de dollars, en hausse de 1,2 milliard de dollars par rapport à 2007 avec un déficit également en hausse passant à 724,2 millions de dollars contre 535,2 millions en 2007. La dette extérieure de la Jordanie, un pays démuni de ressources naturelles, est estimée à 7,2 milliards de dollars. Les mises en garde de parlementaires et partis politiques, notamment l’influent parti du Front de l’action islamique (FAI, opposition), se sont multipliées ces derniers temps contre la hausse des prix qui, selon eux, « constitue une catastrophe réelle ». Une série de sit-in et de manifestations ont eu lieu ces dernières semaines dans le royaume pour dénoncer dans leurs slogans la « libéralisation des prix des carburants qui affamera les Jordaniens » et appeler à ce que la Jordanie ne soit pas « un pays exclusivement pour les riches ». Les partis d’opposition, dont le FAI, ont mis en garde dans un communiqué contre la libéralisation des prix qui « portera un coup dur à la justice sociale et mènera à des tensions sociales difficilement contrôlables ». La Jordanie, qui dépendait totalement de l’Irak pour son approvisionnement en pétrole acquis à un prix préférentiel, l’importe au prix du marché depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003. Depuis, le royaume a augmenté cinq fois les prix du carburant et le nouveau budget en a libéralisé les prix, mettant ainsi un terme à une pratique gouvernementale de subventions. « Le gouvernement a préféré mettre un terme à la politique de subvention du carburant dont profitaient les pauvres et les riches, et utiliser le montant pour notamment les augmentations de salaires », a déclaré à l’AFP un membre du gouvernement. « Une somme de 500 millions de dinars jordaniens (705 millions de dollars) a été allouée pour les salaires et d’autres mesures sociales », a-t-il ajouté. Le gouvernement poursuivra temporairement sa subvention de la bonbonne de gaz jusqu’au 1er avril, mais a augmenté son prix de 53 %, passant de 4,25 à 6,50 dinars (9,15 dollars). Les économistes s’attendent à ce qu’elle avoisine les 10 dinars (15 dollars) à partir d’avril. Parallèlement, pour alléger le fardeau des plus démunis, le gouvernement a décidé d’exempter de taxes 13 produits de première nécessité, dont le lait, qui a accusé récemment une hausse de 40 %, une liste « qui pourra être élargie bientôt », dans un pays où le salaire minimum mensuel est de 155 dollars, a indiqué le responsable gouvernemental.
Le gouvernement jordanien a adopté cette semaine des mesures pour alléger le fardeau des citoyens face à la hausse vertigineuse des prix, l’opposition mettant en garde contre des troubles sociaux.
Dans un geste rare, le gouvernement a annoncé des augmentations de salaires pour l’ensemble des employés du secteur public, civil et militaire, ainsi que pour les retraités, et des...