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Signature d’importants contrats énergétiques entre la Russie et la Serbie Poutine rassure Tadic et se dit « catégoriquement opposé » à l’indépendance du Kosovo

Le président russe Vladimir Poutine a assuré hier son homologue serbe Boris Tadic de l’opposition « catégorique » de la Russie à toute déclaration « unilatérale » d’indépendance du Kosovo, lors de la signature d’importants accords énergétiques au Kremlin. «La Russie est catégoriquement opposée à une proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo », a insisté M. Poutine devant la presse à l’issue de leur rencontre. « Cela risquerait de provoquer de graves dommages à l’ensemble du système de droit international et d’avoir des conséquences négatives tant pour les Balkans que pour le monde », a-t-il mis en garde. Boris Tadic a remercié son allié traditionnel pour son soutien sans lequel « la Serbie aurait plus de mal à défendre ses intérêts au Kosovo », alors que Belgrade est isolé face à Washington et à une majorité des États membres de l’Union européenne qui considèrent l’indépendance comme inéluctable. La veille, le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi avait dit que la proclamation d’indépendance de sa province n’était plus qu’« une question de jours ». Des diplomates européens parlaient de l’horizon fin février-début mars. « La Serbie ne renoncera jamais à la préservation de son intégrité territoriale », a insisté M. Tadic au côté de M. Poutine. « Du gaz en échange du Kosovo », ironisait hier le journal russe Kommersant, voyant dans ce soutien de Moscou sur le Kosovo une récompense à Belgrade pour ses importants actifs cédés au géant russe Gazprom. D’importants accords gazier et pétrolier, annoncés le 22 janvier par Belgrade, ont en effet été signés lors de cette cérémonie à laquelle assistaient le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica et le vice-Premier ministre russe Dmitri Medvedev, successeur désigné de Vladimir Poutine. Le premier document signé est un protocole d’accord qui porte sur la prise de contrôle par le géant gazier Gazprom du plus grand groupe pétrolier serbe, Industrie pétrolière de Serbie (NIS), avec 51 % de son capital. Selon le texte de ce document cité par l’agence ITAR-Tass, Gazprom Neft, filiale pétrolière du géant gazier russe achète 51 % de NIS pour 400 millions d’euros et s’engage à investir par ailleurs 500 millions d’euros d’ici à 2012 pour moderniser l’entreprise serbe. Le second est un « accord de coopération » intergouvernemental entre les deux pays qui porte sur 30 ans et prévoit notamment la participation de la Serbie au gazoduc South Stream, destiné à diversifier les routes de transport du gaz russe vers l’Europe. En accueillant M. Tadic, M. Poutine a fait une allusion à sa participation au second tour de la présidentielle en Serbie, le 3 février. « Le fait que vous soyez venu en dépit d’un calendrier de politique intérieure chargé témoigne du fait que l’événement (la signature des accords énergétiques) est important pour la Serbie autant que pour la Russie », a glissé M. Poutine. Il s’est cependant gardé de tout parti pris, alors que cette visite à Moscou à quelques jours du scrutin faisait l’objet de spéculations sur un signal de soutien au candidat Tadic, pourtant proeuropéen par rapport à l’ultranationaliste Tomislav Nikolic, considéré comme prorusse. Alors même que la cérémonie se déroulait au Kremlin, Boris Gryzlov, président de la Douma (Chambre basse du Parlement) et proche de Vladimir Poutine, a annoncé la visite à Moscou, lundi, du candidat ultranationaliste Tomislav Nikolic, qui sera reçu au Parlement.
Le président russe Vladimir Poutine a assuré hier son homologue serbe Boris Tadic de l’opposition « catégorique » de la Russie à toute déclaration « unilatérale » d’indépendance du Kosovo, lors de la signature d’importants accords énergétiques au Kremlin.
«La Russie est catégoriquement opposée à une proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo », a...