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Kenya - Le leader de l’opposition, Odinga, appelle à « une marche pacifique » 149 morts dans les violences liées à la réélection de Mwai Kibaki

Cent quarante-neuf personnes au moins ont été tuées au Kenya depuis jeudi dans les émeutes qui ont accompagné la réélection du président Mwai Kibaki, annoncée dimanche après-midi mais rejetée par son adversaire Raila Odinga, qui appelle à « une marche pacifique » le 3 janvier. Les violences à caractère politique vécues actuelles par le Kenya sont les pires dans le pays depuis une tentative de coup d’État avortée en 1982. À Kisumu, fief du candidat de l’opposition Raila Odinga, les corps de 46 personnes, présentant des blessures par balles, se trouvaient hier matin à la morgue de l’hôpital provincial, a-t-on appris auprès d’un employé de la morgue. « Ces corps ont été amenés (dans la nuit de dimanche à lundi) par des policiers », a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, cet employé qui a compté les dépouilles mortelles. Sept autres cadavres se trouvaient dans l’enceinte de l’hôpital dans l’attente de leur transfert à la morgue, selon un correspondant de l’AFP. Un couvre-feu a été imposé à Kisumu et la police « a reçu l’ordre d’abattre » ceux qui le violeraient. À Nairobi, 40 personnes ont été tuées dans les violences qui ont embrasé plusieurs bidonvilles, a-t-on indiqué de source policière. De même source, on dénombrait également sept morts à Nakuru (Centre), quatre dans un village de la vallée du Rift (Centre), tandis qu’une source médicale confirmait à l’AFP six morts à l’hôpital de Kakamega, dans la province occidentale. À Monbasa, deuxième ville du pays, des scènes de pillages de magasins d’alimentation ont été rapportées. Six personnes y auraient également été tuées à la machette. Quelques minutes après l’annonce dimanche de la réélection de M. Kibaki pour un dernier mandat présidentiel, des émeutes meurtrières ont éclaté dans les fiefs de M. Odinga, à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, et dans plusieurs villes de l’ouest du pays. Dans la capitale, dont le centre était déserté, de nouvelles émeutes ont éclaté hier à Kibera. Les forces de l’ordre étaient positionnées pour empêcher des émeutiers de gagner le centre de Nairobi, à sept kilomètres de là. Peu avant l’annonce de sa défaite, M. Odinga avait accusé le président Kibaki d’avoir fraudé sur au moins 300 000 voix. L’écart entre les deux candidats est de 231 728 voix, selon les résultats officiels. Le camp de M. Kibaki a démenti toute fraude, accusant en retour les partisans de M. Odinga d’avoir triché dans leurs fiefs. Hier, Raila Odinga a toutefois appelé les Kényans à une « action de masse pacifique » le 3 janvier alors que la police a interdit un rassemblement initialement prévu dans l’après-midi à Nairobi, menaçant d’arrestation M. Odinga s’il avait lieu. Les affrontements du week-end et les accusations de fraudes ont provoqué l’inquiétude des partenaires occidentaux de Nairobi. Si le département d’État américain a félicité M. Kibaki, l’Union européenne a accueilli froidement l’annonce de la victoire du président sortant et la Grande-Bretagne – ex-puissance coloniale – a exprimé de « réelles inquiétudes sur les irrégularités » du scrutin. Washington a toutefois appelé MM. Odinga et Kibaki à coopérer tandis que Moscou leur demandait de « faire preuve de retenue ». Les autorités ont décrété un jour férié lundi. Depuis le jour de Noël, toute activité économique a presque cessé au Kenya, en raison des fêtes, des élections générales et des tensions postélectorales. Les Kényans éprouvaient hier de plus en plus de difficultés à s’approvisionner en nourriture.
Cent quarante-neuf personnes au moins ont été tuées au Kenya depuis jeudi dans les émeutes qui ont accompagné la réélection du président Mwai Kibaki, annoncée dimanche après-midi mais rejetée par son adversaire Raila Odinga, qui appelle à « une marche pacifique » le 3 janvier.
Les violences à caractère politique vécues actuelles par le Kenya sont les pires dans le...