Rechercher
Rechercher

Actualités

Fondateur de la communauté de Taizé en 1940, le Suisse frère Roger a été assassiné en août 2005 À Genève, les jeunes de l’Est viennent étancher leur soif de spiritualité

Venus « recharger leur esprit » avant la nouvelle année, des milliers de jeunes, dont de nombreux Européens de l’Est, participent à la rencontre œcuménique de Taizé qui se tient cette année à Genève, deux ans et demi après l’assassinat du Suisse frère Roger, fondateur de la communauté. «Je ne vois plus d’autre manière de passer l’année, j’en ai besoin pour affronter le Nouvel An », explique Mimma, une Italienne de 38 ans présente depuis 11 ans à la réunion organisée par les frères de Taizé en collaboration avec les paroisses de la ville. « C’est un temps qui permet de rompre avec le quotidien, sans téléphone, sans stress. Je recharge mon esprit », ajoute Mimma. À 21 ans, l’Ukrainienne Oxana souhaitait retrouver cette « atmosphère chaleureuse, confortable », qu’elle a découverte il y a un an lors d’un séjour dans le petit village de Bourgogne où réside la communauté. Avec ses camarades Halyna et Iryna, Oxana a voyagé deux jours en autocar pour rejoindre Genève. Halyna, Iryna et Oxana expliquent qu’elles se rendent tous les dimanches à l’église, et elles n’ont pas de souvenir de la vie laïque d’avant, à l’époque communiste. « Au milieu de tous ces gens, je me sens plus proche de Jésus », poursuit Oxana, qui s’est jointe à la foule samedi soir, pour la prière organisée dans une immense halle industrielle du Palais des expositions de Genève. Ioan Bizau, prêtre orthodoxe à Cluj en Roumanie, a lui aussi fait le déplacement. « Après la chute du communisme, participer aux réunions de Taizé était une très bonne occasion de voyager, de sortir du pays », raconte le pope. Les jeunes d’Europe de l’Est représentent d’ailleurs le gros des troupes de la rencontre de Genève. Sur les 30 000 participants venant hors de Suisse, 9 131 sont polonais, 2 205 roumains, 2 078 croates, 1 267 lituaniens, 1 400 serbes, 1 168 ukrainiens ou encore 749 slovènes. Assis sagement par terre, tenant les paroles des chants entre leurs mains, des milliers de jeunes ont assisté samedi soir à l’un des moments de recueillement prévus pendant les cinq jours de la rencontre. De larges tentures orange ont été accrochées aux poutres métalliques de la halle, des images bibliques dans un style d’inspiration chinoise sont suspendues, de longues lampes à la japonaise pendent du plafond, imprimant une atmosphère asiatique à l’ensemble. « Cette année, c’est un peu spécial, parce que la rencontre a lieu en Suisse, le pays d’origine de frère Roger », relève Mimma. Fondateur de la communauté de Taizé en 1940, le Suisse frère Roger a été assassiné en août 2005 par une déséquilibrée. Depuis, le rôle de prieur est assuré par frère Aloïs. « Frère Roger a façonné l’esprit des gens, cette école de la spiritualité », estime le prêtre Ioan Bizau. « L’œcuménisme est nécessaire pour l’unité et l’esprit de l’Évangile », ajoute-t-il. « L’œcuménisme de la rencontre me permet d’apprendre sur le mode de vie, les traditions religieuses des autres chrétiens », remarque Elisabetha, une Italienne de 19 ans. Logés pour la plupart d’entre eux chez l’habitant à Genève, dans le canton de Vaud et en France voisine, les jeunes ont également pu goûter aux traditions locales et faire quelques emplettes. Attablée devant sa première fondue au fromage, Iryna s’enquiert : « Vous savez où je peux acheter des parfums, des vrais parfums ? En Ukraine, il n’y a que des copies. » La rencontre se termine le 1er janvier, après une veillée commune dans les différentes églises de la ville.
Venus « recharger leur esprit » avant la nouvelle année, des milliers de jeunes, dont de nombreux Européens de l’Est, participent à la rencontre œcuménique de Taizé qui se tient cette année à Genève, deux ans et demi après l’assassinat du Suisse frère Roger, fondateur de la communauté.
«Je ne vois plus d’autre manière de passer l’année, j’en ai besoin pour...