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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - « Bayna ana wa ana hya » de Jean Daoud, au Monnot, jusqu’au 30 décembre Un lamento féministe...

Elles tournent en rond, tombent à genoux, se roulent au sol, tapent du pied avec frénésie, marchent à reculons les femmes au bord de la crise de nerf de Jean Daoud. Des femmes en souffrance, victimes des hommes, de leurs abus, de leurs perversions, de leur despotisme... Une maltraitance archaïque et universelle que le dramaturge et metteur en scène dénonce dans Bayna ana wa ana hya, à l’affiche du théâtre Monnot, jusqu’au 30 décembre. Un éternel féminin brimé, incarné par deux jeunes comédiennes, Christiane Nassar et Roula Abla, qui hurlent sur une scène nue de tout artifice, dans un langage d’une vérité crue, tous les sévices subis : agressions, maltraitance, humiliations, viol, abus sexuels... Plus, une énumération de tout ce qui ligote la femme, tout ce qui la bâillonne et l’enferme dans son silence de victime consentante : le pseudohonneur, le sacrifice pour les enfants, la peur du qu’en dira-t-on, l’analphabétisme... « Je crie, jusqu’à la mort. D’un cri sans voix » : long monologue à deux voix, aux accents de lamento hystérique, Bayna ana wa ana hya dresse, sur une cinquantaine de minutes, un violent réquisitoire contre l’homme, qu’il soit époux, père ou symbole du pouvoir dominant. Militante indéniablement – elle a d’ailleurs été jouée le 7 mars 2007, à l’occasion de la Journée mondiale des droits de la femme, en Sicile (en version italienne) – féministe jusqu’à l’outrance, cette pièce, qui dépeint le « mâle » en monstre, froid, despote insensible, impitoyable, barbare et bestial, verse dans le drame paroxystique. Excessif, comme les propos répétitifs, au débit nerveux, haché, saccadé, qu’accompagne une gestuelle névrotique censée élaborer des images évocatrices de sentiments universels. Mais tant d’agitation partisane ne réussit ici qu’à excéder, plutôt qu’à émouvoir... Car ce mâle arrogant dénoncé dans cette pièce n’est finalement qu’un des visages du mal. L’homme, c’est bien connu, est un loup pour l’homme. Comme pour la femme. Sur les planches du théâtre Monnot, le jeudi 27, vendredi 28, samedi 29 et dimanche 30 décembre, à 20h30. Zéna ZALZAL Billets en vente au guichet du théâtre. Renseignements et réservations au 01/202422.

Elles tournent en rond, tombent à genoux, se roulent au sol, tapent du pied avec frénésie, marchent à reculons les femmes au bord de la crise de nerf de Jean Daoud. Des femmes en souffrance, victimes des hommes, de leurs abus, de leurs perversions, de leur despotisme... Une maltraitance archaïque et universelle que le dramaturge et metteur en scène dénonce dans Bayna ana wa...