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Terrorisme - L’attentat visait Aftab Sherpao, un ancien ministre et proche allié du président Musharraf Carnage dans une mosquée au Pakistan : plus de 54 personnes tuées
le 22 décembre 2007 à 00h00
Au moins 54 personnes ont été tuées hier dans un énième attentat-suicide visant, dans une mosquée du nord-ouest du Pakistan, un ancien ministre et proche allié du président Pervez Musharraf, qui y priait pour l’Aïd al-Adha, la plus importante fête de l’islam. Aftab Sherpao, ministre de l’Intérieur il y a un peu plus d’un mois encore, et à ce titre le plus haut responsable de la lutte antiterroriste, n’a pas été blessé dans l’attentat, mais un de ses fils, qui l’accompagnait, a été touché et transporté à l’hôpital, a assuré à l’AFP le porte-parole de son parti, Salim Shah.
L’explosion a eu lieu dans la mosquée située dans les dépendances mêmes de la résidence de M. Sherpao, à Charsadda, à 30 km au nord-est de Peshawar, a indiqué à l’AFP le chef de la police du district, Feroz Shah. C’est dans cette même ville que M. Sherpao avait été blessé le 28 avril dans un attentat-suicide qui avait fait 28 morts.
Cette nouvelle attaque relance les craintes de violences généralisées à l’occasion des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier, et dont l’opposition assure par avance qu’elles seront truquées. « Au moins 54 personnes ont été tuées », a assuré Feroz Shah, évoquant également une centaine de blessés. Le kamikaze se trouvait parmi les fidèles venus prier à l’occasion de l’Aïd al-Adha, la « fête du Sacrifice », ou Aïd al-Kebir (la Grande Fête), et visait M. Sherpao, selon des enquêteurs.
La salle des prières était maculée de sang et de morceaux de chair, a témoigné un journaliste de l’AFP. Plusieurs heures après l’attaque, des femmes hurlaient et se battaient la poitrine pour exprimer leur douleur à mesure que les secouristes extrayaient des décombres les cadavres mutilés de leurs proches. « J’ai retiré les corps de six enfants et j’ai perdu deux frères dans l’attentat », racontait Jehangir Khan, qui peinait à contenir ses larmes.
Il s’agissait d’un énième attentat dans cette région, située non loin des zones tribales frontalières avec l’Afghanistan, où les combattants islamistes proches d’el-Qaëda et des talibans combattent l’armée depuis 2002. C’est également le plus meurtrier de la vague d’attentats qui ensanglante tout le pays ces derniers mois, après celui qui a visé, le 18 octobre à Karachi, l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto qui célébrait, au milieu d’une immense foule, son retour d’exil : 139 personnes avaient été tuées par les bombes de deux kamikazes.
L’attentat visant M. Sherpao est aussi le second depuis que M. Musharraf a levé le 15 décembre l’état d’urgence qu’il avait instauré le 3 novembre en invoquant notamment la menace terroriste islamiste. L’année 2007 a connu un record absolu du nombre d’attentats. Avec celui d’hier, plus de 760 personnes ont été tuées cette année à travers le pays, quasi exclusivement par des kamikazes.
Les États-Unis, dont le Pakistan de M. Musharraf est l’allié-clé dans leur « guerre contre le terrorisme », estiment qu’el-Qaëda et les talibans afghans, épaulés par des militants locaux, ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du Nord-Ouest, d’où ils menacent de nouveau les États-Unis.
Après le siège puis l’assaut de la Mosquée rouge d’Islamabad début juillet, dans laquelle une centaine de fondamentalistes lourdement armés ont été tués, Oussama Ben Laden lui-même avait déclaré le jihad, la « guerre sainte », à M. Musharraf et son régime, pour venger ces « martyrs ». Et récemment, un commandant proche des talibans a annoncé, selon la presse pakistanaise, qu’il ferait tout pour empêcher les élections. Le président Musharraf a dénoncé « l’esprit perverti » des extrémistes musulmans et promis de « les éliminer ».
Au moins 54 personnes ont été tuées hier dans un énième attentat-suicide visant, dans une mosquée du nord-ouest du Pakistan, un ancien ministre et proche allié du président Pervez Musharraf, qui y priait pour l’Aïd al-Adha, la plus importante fête de l’islam. Aftab Sherpao, ministre de l’Intérieur il y a un peu plus d’un mois encore, et à ce titre le plus haut...
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