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La joueuse allemande a subi le joug de son ancien entraîneur La vie confisquée d’Anna-Lena Grönefeld

Avec six matchs gagnés en 2007, un plongeon au classement mondial et des problèmes de poids, Anna-Lena Grönefeld présentait tous les symptômes de l’espoir trop vite « grillé » : l’Allemande de 22 ans a révélé qu’il lui a fallu un an pour digérer l’enfer que lui faisait subir son ancien entraîneur. « J’étais sa chose, son projet » : pendant trois ans, l’Espagnol Rafael Font de Mora, ancien pro des années 1980 et directeur d’un centre d’entraînement à Scottsdale (États-Unis/Arizona), a dicté à Grönefeld ce qu’elle devait faire à l’entraînement et dans son quotidien. La lauréate de l’édition junior de Roland-Garros 2003 n’a jamais bronché, même quand Font de Mora interdisait à ses parents de venir l’encourager sur les tournois (« Ta famille te nuit et nuit à ta carrière »), l’empêchait de nouer des amitiés (« Tu auras le temps après ta carrière »), la faisait passer sur une balance trois fois par jour ou encore lui répétait qu’elle n’était rien sans lui. « Il exerçait un contrôle total sur moi et surveillait le moindre de mes gestes », a avoué Grönefeld au magazine allemand Kicker, paru lundi. « Je ne décidais de rien, j’étais comme une marionnette, mais comme je ne connaissais rien d’autre, je me disais que c’était comme cela pour tout le monde et que c’était comme cela qu’on arrivait à quelque chose en tennis », a-t-elle assuré. Gourou Cette emprise et cette pression psychologique, dignes du gourou d’une secte, se sont traduites dans un premier temps par des résultats probants. En 2005, « Lena » atteint le troisième tour des quatre tournois du grand chelem et rentre dans le top 20 mondial. L’année suivante, la droitière au redoutable revers à deux mains remporte son premier tournoi WTA sur la terre battue d’Acapulco (Mexique). Elle grimpe jusqu’à la 14e place mondiale et l’Allemagne, orpheline de Steffi Graf, se prend à rêver. Mais Grönefeld est éliminée au 1er tour de l’US Open et son entraîneur décide de mettre un terme à leur collaboration. « Après cette défaite, il m’a agonie d’injures et m’a dit que je ne valais rien », a-t-elle rappelé. Sans son entraîneur qui reste toutefois son agent selon les termes d’un contrat de longue durée signé quand elle avait 18 ans, la jeune Allemande revit. Après avoir regagné l’Allemagne, en quelques mois, elle prend une dizaine de kilos et tente de reprendre pied mentalement et physiquement : « Cela m’a touchée au plus profond de moi, j’ai eu besoin de temps et cela a encore affecté mon tennis cette année, mais ne plus travailler avec lui est ce qui pouvait m’arriver de mieux. » En 2008, Grönefeld, 204e mondial au classement WTA, veut retrouver le top 100. Elle a déjà perdu un peu de poids : « Je sais ce que je vaux. J’ai peut-être perdu une année, mais je suis heureuse, car j’ai récupéré le contrôle de ma vie », a-t-elle conclu, pleine d’espoir.
Avec six matchs gagnés en 2007, un plongeon au classement mondial et des problèmes de poids, Anna-Lena Grönefeld présentait tous les symptômes de l’espoir trop vite « grillé » : l’Allemande de 22 ans a révélé qu’il lui a fallu un an pour digérer l’enfer que lui faisait subir son ancien entraîneur.
« J’étais sa chose, son projet » : pendant trois ans,...