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EXPOSITION - « État limite », jusqu’au 29 décembre Les contes cruels d’Annie Kurkdjian à la galerie Surface libre

Un unijambiste ouvrant grand les pans de son manteau pour y accueillir un... groupe d’oies ; une femme écartelée par quatre de ses semblables ; une autre clouée au sol par une louve ; des silhouettes masculines courbées, têtes baissées, engoncées dans des sortes de houppelandes noires ; des enfants emmaillotés suspendus à bout de bras dans les airs ; des postérieurs offerts à la flagellation ; des profils rigides de femmes au regard méfiant ; des silhouettes distordues ; des nus à l’érotisme morbide, agressif... Un univers sombre, tout en oppositions de forces, en souffrances et difformités, investit les cimaises de la galerie Surface libre (Jal el-Dib, rue 77, face Banque Libano-Canadienne) jusqu’au 29 décembre. Signées Annie Kurkdjian, une quarantaine de peintures sur carton (à l’acrylique, à l’acrylique et au pastel et, dans de plus petites dimensions, uniquement au pastel) déclinent, en effet, des portraits de personnages étranges, à la morphologie difforme, sinistre ou carrément monstrueuse. Une représentation de la figure humaine qui rappelle par moments celle de Francis Bacon. Ainsi que des scènes d’une noire fantasmagorie oscillant entre atmosphère de contes cruels et érotisme pervers. Peintures exutoires Intitulé d’ailleurs « État limite », cet accrochage aborde en effet les rivages de l’insoutenable tout en gardant cet équilibre de la composition, cette cohérence des thèmes et de la palette de couleurs, cette symbolique de l’animal (des oies, des louves qui reviennent de manière récurrente) qui rendent le travail d’Annie Kurkdjian – dont c’est la troisième exposition individuelle, après le Goethe Institut et le Centre culturel français – assez intéressant. Des œuvres picturales exutoires à travers lesquelles cette artiste, titulaire par ailleurs de plusieurs diplômes, à part celui des beaux-arts (gestion et psychologie, entre autres), déverse son mal-être, ses traumatismes et exprime également, dit-elle, une atmosphère générale, une chape, un malaise généralisé... État limite entre le normal et l’anormal, les situations acceptées et celles qui ne le sont pas, la placidité et la douleur, la norme et la folie... Cette exposition de toiles mystérieuses, « silencieuses » et cependant au bord de l’explosion, de la déchirure, de l’implosion, cette exposition lugubre, certes, accroche cependant le regard. Il y a là comme un écho à l’insoutenable souffrance de l’homme emprisonné dans son silence. Âmes sensibles s’abstenir. Zéna ZALZAL
Un unijambiste ouvrant grand les pans de son manteau pour y accueillir un... groupe d’oies ; une femme écartelée par quatre de ses semblables ; une autre clouée au sol par une louve ; des silhouettes masculines courbées, têtes baissées, engoncées dans des sortes de houppelandes noires ; des enfants emmaillotés suspendus à bout de bras dans les airs ; des postérieurs offerts...