Des parlementaires connaissaient les méthodes musclées de la CIA dès 2002, affirme le « Washington Post »

Un groupe de parlementaires républicains et démocrates de haut rang, dont l’actuelle présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, avait été averti dès 2002 des méthodes interrogatoires musclées de la CIA, a rapporté hier le Washington Post. Citant des responsables américains sous couvert d’anonymat, le quotidien affirme qu’un an après les attentats du 11-Septembre, des parlementaires américains ont bénéficié d’un rapport détaillé sur les centres de détention de l’agence de renseignements américaine à l’étranger ainsi que sur ses techniques d’interrogatoire. Selon le Washington Post, alors que les démocrates et certains républicains estiment désormais que le simulacre de noyade (« waterboarding ») s’apparente à de la torture, cette méthode et les autres techniques musclées d’interrogatoire de la CIA avaient suscité à l’époque des réactions plutôt positives. Citant deux responsables présents, le quotidien ajoute qu’au moins deux parlementaires avaient même appelé à un durcissement des techniques de l’agence de renseignements au cours de la réunion. Le journal ajoute qu’il ne s’agissait pas d’une réunion exceptionnelle et que la CIA a organisé des rencontres avec des parlementaires à environ 30 reprises, certaines incluant la description du simulacre de noyade et d’autres méthodes musclées. Le nom des participants à ces réunions n’a pas été divulgué, mais le Washington Post affirme que les parlementaires qui exerçaient un rôle de contrôle dans le domaine du renseignement à l’époque incluaient les démocrates Nancy Pelosi, Jane Harman, Bob Graham et John D. Rockefeller IV, ainsi que les républicains Porter J. Goss et Pat Roberts.