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Actualités - CHRONOLOGIE

DESIGN Les créations de Nadine Tawil Abou, un hymne à la bonne humeur Un peu, beaucoup, passionnément...

Les objets qu’elle crée patiemment, depuis presque quinze ans, se laissent effeuiller, comme des fleurs, et apprécier à la folie. Pas du tout d’états d’âme, de gris, de noir, dans les créations de Nadine Tawil Abou. Tout comme sa personne profondément souriante et qui dégage une sérénité, un arc-en-ciel de bonne humeur et d’imagination. Difficile de croire qu’elle est, initialement, prothésiste dentaire ! Elle qui, dans son enfance, guettait déjà, inspirée, les ateliers de sa mère aux expositions de la rue Makhoul... Pourtant, elle confirme, en riant, que pendant que certains sculptaient des dents à la centrifugeuse, comme ils se devaient de le faire, elle créait déjà des formes et... des bijoux ! Difficile également de l’imaginer en tablier blanc, dans une clinique froide et immaculée, tant elle est chez elle dans son élément, flottant sur un nuage de couleurs et de bonheur dans cette maison qui lui ressemble, où chaque objet est né de son délicieux atelier des mille et une merveilles. Nadine Tawil Abou, digne héritière des talents de sa mère Sana, a donc pris la fuite de France et de la dentisterie, un diplôme en poche, vite rangé dans un tiroir, pour retrouver son pays en 1992. Elle s’essaie d’abord à la peinture sur soie, semant les graines de ses premières fleurs, car, avoue-t-elle, « quoi que je fasse, je finis toujours par faire des fleurs ! » À Souk el-Barghouth, en 1995, à la naissance de son aîné Sari, puis de Rani, quelques années plus tard, elle dessine ses thèmes de prédilection sur des cadeaux de naissance et des petites chaises et tables pour enfants. Elle y ajoute des carottes à croquer, des pastèques intimidées, des crocodiles croquant la vie à pleines dents. Des vaches étonnées, des personnages flottant dans les airs, des maisons du bonheur, des oiseaux bavards. Puis, au mariage d’un couple d’amis, prévu pour un premier avril, elle compose des poissons à sa manière déjà reconnaissable, qui viendront égayer une table trop traditionnelle. Le bouche-à-oreille amusé commence à agir, les fleurs de Nadine se reconnaissent au premier coup d’œil. Elles deviennent un peu sa signature. Un succès qu’elle récolte, à son tour amusée, et qui lui donne des ailes pour élargir sa palette. Tous les matériaux l’intéressent. Poterie, bois, tissus et même fer. Tout est prétexte à imaginer. Une saison, un évènement, une fête ou juste l’envie d’offrir quelque chose de gai. Un bouquet d’amitié... Avec le temps... Les années aidant, et les nombreuses heures passées à fabriquer, un à un, ces objets nés de sa fantaisie et de son cœur, l’ont aidée à parfaitement maîtriser matériaux et techniques. Le tracé se fait à la fois plus fou et plus sûr. La fraîcheur n’a plus de maladresses, mais des libertés. Les couleurs s’affirment, persistent et signent. « Jamais, s’écrie-t-elle, je ne ferais deux objets semblables, même dans une commande de 600 pièces... ». En sacs, en plateaux, en coussins, couvertures pour lits d’enfants, bols, assiettes, plats, saladiers, chaque pièce est unique. « Je déteste qu’on me demande de faire des choses parfaites », poursuit-elle. L’artiste qui revendique la « finition non finie », à sa manière spontanée et vraie, a envie, au seuil de ses 40 printemps, et « pour le plaisir », de donner des cours, « pour adultes et enfants » dans son atelier privé. Et puis, et surtout, elle a envie de renifler le parfum vanillé de sa fille Jade, trois mois, déjà parfaitement intégrée dans le jardin de sa mère, composé de toutes les fleurs du monde. Carla HENOUD
Les objets qu’elle crée patiemment, depuis presque quinze ans, se laissent effeuiller, comme des fleurs, et apprécier à la folie. Pas du tout d’états d’âme, de gris, de noir, dans les créations de Nadine Tawil Abou. Tout comme sa personne profondément souriante et qui dégage une sérénité, un arc-en-ciel de bonne humeur et d’imagination.
Difficile de croire qu’elle est,...