Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Invitation à un voyage gastronomique au pays du Cèdre ILILI, un nouveau restaurant aux saveurs libanaises fait courir Tout-New York New York, de Sylviane ZEHIL

C’est le dernier rendez-vous à la mode qui fait courir le Tout-New York gastronomique et social. Le nouveau restaurant libanais ILILI, qui a ouvert ses portes il y a une dizaine de jours, réunit une double inspiration, la renommée de la cuisine libanaise et le savoir-faire d’un pro. Philippe Massoud, « le chef propriétaire », ne manque pas de passion et d’audace. Décidé à réussir à tout prix dans une ville impitoyable, il lève le défi en se lançant dans une aventure gastronomique qui porte certainement en elle les ingrédients du succès. Car il faut de la passion, du courage et de la détermination pour foncer avec force dans cette nouvelle réalisation. Fort de son talent, de son flair et de son palais, Philippe Massoud qui cherche avant tout « à donner une saveur authentique » à son restaurant innove à sa manière en mariant recettes traditionnelles libanaises aux meilleurs produits locaux, s’inspirant de saveurs alépines, « phéniciennes », et aussi japonaises. « C’est une cuisine fusion », explique-t-il. « Le menu est à 60 % authentique en saveur, progressif en présentation. Il est 40 % une invitation au voyage sur l’histoire du Liban remontant jusqu’à la Phénicie », précise-t-il. ILILI offre le meilleur de la gastronomie libanaise, une sélection gourmande de mets et autres délices, et de fabuleuses pâtisseries orientales. Le pain au « mahlab » chaud et savoureux auquel New York Times a consacré un petit article est un véritable ravissement. Philippe Massoud n’hésite pas à faire des moules arrosées à l’arak et rehaussées de piment d’Alep, à incorporer du wassabi dans le baba ghanouge, ou à servir du loup de mer avec une sauce tajine. C’est ce mélange qui attire la clientèle internationale de New York. Partenaire des fêtes, Philippe Massoud a mis du soleil d’Orient et baigné ses boissons et cocktails d’un délicieux exotisme. Leurs noms sont évocateurs et le goût exquis. On se laisse volontiers tenter par « From Beirut with Passion », « Poison Sumac Margarita », « Désert Rose », ou par « Phoenician Lemonade ». Six millions de dollars Les délais bureaucratiques avec la ville de New York ont retardé l’ouverture du restaurant d’un an et demi. ILILI, qui peut accueillir 293 personnes, a coûté six millions de dollars. Il se niche dans un immeuble historique classé, à la 27e rue sur la 5e Avenue. « Nous avons réaménagé la façade de l’immeuble pour lui redonner son look original datant de 1907. En même temps, en collaboration avec la ville de New York nous avons transformé ce petit morceau de la 5e Avenue, ce qui a permis une alliance fabuleuse entre la ville et nous », raconte Philippe Massoud. La décoration intérieure est l’œuvre du célèbre architecte américain d’origine libanaise, Nasser Nakib, un des architectes d’intérieur les plus sélects de New York. Né à Minneapolis et diplômé de Southern California, Nasser Nakib s’est taillé une réputation internationale en exécutant, au début des années 1990, de nombreux projets de décoration résidentiels. Son œuvre se caractérise principalement par des volumes épurés où se mélangent le bois et la pierre. « Une mission de vie » Philippe Massoud caresse depuis longtemps le rêve de suivre les traces de son père, Georges, copropriétaire du Coral Beach, disparu de manière tragique en 1986. Le Coral Beach est « la raison principale pour laquelle il s’est destiné vers cette industrie ». « Sa mission est de retrouver aux États-Unis ce qu’il a perdu au Liban », dit-il. Après des études à Cornell University en Hotel, Resort and Restaurant Development, il obtient un Bachelor of Science de Rochester Institute of Technology dans le même domaine. Il décide de s’installer à New York, ville de tous les défis. « C’est là, dit-il, où ça se passe ou se casse. » Après une formation chez Noura et Diwan à Paris, il poursuit un stage de vingt jours au restaurant Bourj el-Hamam, où « il s’initie à la technique de la cuisine libanaise ». Pour Philippe, le plus grand apprentissage « était le fait d’avoir vécu au Coral Beach toute son enfance ». En 1994, il teste son savoir en joignant la théorie à la réalité. Il démarre son premier job aux États-Unis avec Ark Restaurant Company, au chiffre d’affaires de 160 millions de dollars. Il fait ainsi ses premières armes dans un restaurant à haut volume. Il finit son aventure new-yorkaise en tant que General Manager Chez Joséphine, le célèbre restaurant sur la 42e rue appartenant à un des enfants de Joséphine Baker. Sa carrière prend un autre tournant en 1999 à Washington, lorsqu’il commence à travailler avec Béchara Nammour à Capital Restaurant Concepts pour développer le concept du fameux restaurant Nayla. C’est là où il fourbit ses armes et apprend réellement le métier. En 2004, il quitte Washington et décide de revenir, chez lui, à New York, en ayant bien en tête d’offrir à « la ville le goût de l’hospitalité libanaise et de permettre à la cuisine libanaise de retrouver une dimension plus élevée et ses lettres de noblesse ». Pour Philippe, c’est « une mission de vie ». « Tout comme le Coral Beach était autrefois une oasis de paix à Beyrouth durant les moments difficiles, j’espère que ce restaurant sera une fusion de culture et une oasis de dialogue, de joie et de célébration », dit-il. Homme orchestre, Philippe Massoud se définit à la fois « chef exécutif et chef propriétaire ». Mais derrière les fourneaux, c’est le chef cuisinier américain Eric Osols qui opère et met véritablement la main à la pâte. Son frère Alex Massoud, qui fait aussi partie de l’équipe administrative, est en charge de l’aspect financier, légal et des ressources humaines. « Il donne aussi un coup de main de temps à autre dans la dégustation », ajoute Philippe. Les nouveaux clients new-yorkais sont ravis de se retrouver dans cette atmosphère conviviale et personnalisée. Rita Jammet, restauratrice et propriétaire du fameux restaurant La Caravelle, ne cache pas son enthousiasme. « Je pense que, finalement, New York, à l’instar de Paris, Londres et Beyrouth, peut être fier d’avoir un restaurant à la hauteur qui offre une excellente cuisine libanaise. Les New-Yorkais vont sûrement soutenir ILILI rien que pour le plaisir d’y déguster des mets délicieux », déclare-t-elle.
C’est le dernier rendez-vous à la mode qui fait courir le Tout-New York gastronomique et social. Le nouveau restaurant libanais ILILI, qui a ouvert ses portes il y a une dizaine de jours, réunit une double inspiration, la renommée de la cuisine libanaise et le savoir-faire d’un pro. Philippe Massoud, « le chef propriétaire », ne manque pas de passion et d’audace. Décidé...