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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Méthode Coué C’est l’histoire d’un homme qui se jette du haut de la tour Murr à Beyrouth. Au fur et à mesure de sa chute vertigineuse, l’homme dévale les étages un par un en se répétant la même chose : « Jusqu’ici, tout va bien. » Au bout de sa course, l’homme s’écrase bien entendu sur l’asphalte et s’éparpille en mille morceaux. La morale de cette histoire tirée d’un film de Mathieu Kassovitz se résume en une phrase : « L’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. » D’un report à l’autre de la séance parlementaire consacrée à l’élection présidentielle, nous avons tous eu l’impression de nous dire au fond de nous-mêmes ce que se disait ce pauvre homme : « Jusqu’ici, tout va bien. » Après tout, nous avions de quoi être optimistes ; avec des officiels rassurants et confiants, des ministres des Affaires étrangères en veux-tu en voilà à notre chevet, des réunions surprises entre politiciens, comment aurions-nous pu ne pas l’être ? Mais c’était sans compter sur le cynisme de ceux que l’on définit comme étant nos politiciens. Nous croyions qu’ils nous rassuraient avec tous les discours paternalistes et les déclarations de bonnes intentions. En fait, ils ne faisaient rien d’autre que de se donner encore plus de temps pour protéger leurs arrières, préparer leurs plans d’attaque et de contre-attaque, trouver les bons leviers pour mieux se faire la nique. Et le Liban dans tous ces plans ? Quel Liban ? Le Liban que chacun des camps revendique ? Sûrement pas ! Le vrai Liban. Le vrai Liban c’est vous, c’est nous, ce sont les autres ; oui, ce sont même les autres… Ce Liban qui est le nôtre n’a pas besoin de nos apitoiements, ni de vos sacrifices, Messieurs les politiciens, ni de vos consensus. Le Liban n’a que faire de vos querelles mesquines, le Liban en a vu d’autres, il vous a surtout vu, messieurs. Il vous a vu l’exploiter, profiter de ses richesses, de son peuple et de sa confiance. Heureusement, vous oubliez qu’au Liban et ailleurs, il y a des Libanais ; que l’espoir les anime, que des armées entières n’ont pu leur ôter leur optimisme légendaire et leur foi en de jours meilleurs. Vous pourrez choisir ou non les partenaires que vous désirez pour votre jeu de chaises musicales ; les Libanais, eux, ont choisi le Liban, par amour et par volontarisme, en secret et au grand jour, comme dit le poète… Les Libanais ont choisi leur patrie, ce Liban qui chute, mais qui ne s’écrasera jamais. Marwan EL-TIBI Complicité tacite Depuis le temps que j’écris certains articles que vous publiez si aimablement dans votre quotidien (que je surnomme, à juste titre, « mon rayon de soleil méditerranéen »), je vous écris pour vous exprimer ma gratitude et mon admiration pour votre équipe qui corrige les mots qu’il faut et ajuste les phrases de façon à donner plus de valeur aux textes, tout en respectant le fond de chaque article. De plus, j’apprécie beaucoup votre impartialité et votre esprit démocratique qui vous portent à publier les diverses opinions de vos lecteurs qui ne vont pas toujours dans le même sens que celles de votre journal. Entre nous et avec le temps s’est tissée une sorte de complicité tacite et amicale, et j’ai tenu à vous en faire part en vous adressant mes remerciements les plus émus. Merci à toute votre équipe professionnelle. Michèle AOUN Koweït Ne pas confondre démocratie et dictature Aucune langue d’aucun pays au monde n’a pu créer un amalgame entre démocratie et dictature. Seul le Liban, comme il a toujours su le faire, a pu créer ce mélange irrationnel que nos politiciens se font un plaisir d’utiliser au détriment de leur peuple. De leur pays aussi, qu’ils ne méritent ni de gérer ni d’en faire partie. Inutile d’accuser tel ou tel, car ils sont tous fautifs aux yeux de leur peuple et de leur pays. Messieurs les politiciens, S’il vous plaît, essayez d’être adultes. Vous avez entre les mains des joyaux que vous êtes en train de mettre en pièces. Ce Liban est terre de miel et de culture depuis des millénaires, géographiquement, « climatiquement », ethniquement, socialement ; c’est un pays que le monde entier nous envie et qui pourrait être un exemple de cohabitation pour l’ensemble de la région et même pour le monde entier. Aucun étranger n’est venu y passer une ou deux semaines sans regretter le moment où il a dû repartir. Pensez donc que pour tourner un film publicitaire ou classique, les metteurs en scène doivent se déplacer dans deux ou trois pays pour le réaliser alors qu’au Liban, vous avez neige, mer, montagne verdoyante, plaine et climat, tous réunis dans ces 10 452 kilomètres carrés. Vous avez un peuple, que vous le vouliez ou non, qui est profondément pacifiste. Lors d’une manifestation de quelque bord qu’elle soit, à laquelle participent plusieurs centaines de milliers de personnes, on ne déplore pas une seule vitre brisée ou une personne tuée. Or qu’ailleurs… Cela n’est-il pas l’expression d’une authentique culture, d’une réelle civilisation ? Mais s’il vous plaît, Messieurs, ne jouez pas sur certaines fibres, car vous allez de nouveau mettre le feu aux poudres. Donnez à ce peuple la chance de bâtir son propre pays. Savez-vous que nos jeunes qui s’expatrient dans les pays arabes vivent à plusieurs dans une même maison faute d’un salaire suffisant ? Le peuple libanais a toujours été un exemple de réussite : il restera toujours fier de l’être mais de grâce, pensez un peu à lui. Nabil J. TABET
Méthode Coué

C’est l’histoire d’un homme qui se jette du haut de la tour Murr à Beyrouth. Au fur et à mesure de sa chute vertigineuse, l’homme dévale les étages un par un en se répétant la même chose : « Jusqu’ici, tout va bien. » Au bout de sa course, l’homme s’écrase bien entendu sur l’asphalte et s’éparpille en mille morceaux. La morale de cette...