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ESPACE - Une étape-clé pour la participation de l’Europe à la station orbitale La navette Atlantis livrera le laboratoire européen Columbus à l’ISS dès demain

Le prochain vol de la navette Atlantis, demain avec un équipage comptant un Français et un Allemand, représente une étape-clé pour l’Europe de l’espace avec la livraison, longtemps retardée, du laboratoire Columbus à la Station spatiale internationale (ISS). « Nous n’avons jamais eu de base orbitale permanente et je vois cela comme la première étape pour l’Europe afin de conduire des activités sérieuses (de recherches) spatiales », a récemment expliqué le spationaute français Léopold Eyharts de l’Agence spatiale européenne (ESA). Il restera dans l’ISS deux mois et demi pour préparer Columbus à fonctionner. « Ceci sera un énorme pas car nous devenons ainsi un partenaire à part entière de la communauté internationale des vols spatiaux », a renchéri son homologue allemand de l’ESA, Hans Schlegel, qui sera aussi à bord de la navette. Ce sera la première fois que des astronautes allemand et français voleront ensemble sur l’orbiteur. Jusqu’à présent, seuls les États-Unis et la Russie disposaient de leur laboratoire qui forme le cœur de l’ISS. Avec Columbus, l’Europe devient véritablement copropriétaire du seul avant-poste orbital dont les expériences scientifiques conduites en microgravité sont jugées essentielles pour préparer l’exploration spatiale habitée de longue durée vers Mars et au-delà. Columbus permettra de réaliser des centaines d’expériences annuellement, notamment dans les biotechnologies, la médecine, les matériaux et les fluides. Le laboratoire japonais Kibo, le quatrième prévu dans l’architecture de l’ISS, et aussi le plus grand et le plus sophistiqué, doit être livré en plusieurs parties, requérant trois vols de navettes dont le premier est prévu en février 2008. Hans Schlegel effectuera deux des trois sorties orbitales programmées de la mission avec l’astronaute Rex Walheim pour attacher Columbus au module Harmony sur lequel sera aussi installé le laboratoire Kibo. Lors de la troisième sortie orbitale, Rex Walheim avec cette fois l’Américain Stanley Love fixeront deux plateformes de recherche à l’extérieur de Columbus. Il s’agit de Solar, un observatoire du Soleil et de l’EuTEF (European Technology Exposure Facility) pour conduire huit expérimentations différentes nécessitant une exposition au vide spatial. Conçu pour être transporté dans la soute de la navette, le laboratoire européen a la forme d’un module cylindrique de sept mètres de long sur 4,5 de diamètre. Sa masse à vide est de 10,3 tonnes et de 19,3 tonnes plein. Il peut héberger jusqu’à trois personnes et peut intégrer jusqu’à dix armoires d’expérimentation. La construction du laboratoire orbital, dont le coût atteint 1,3 milliard d’euros, a été lancée en 1992 après plusieurs années de retard. Columbus, dont le projet initial remonte à 1982, devait être acheminé à l’ISS fin 2004. Mais l’accident de la navette Columbia en février 2003 a cloué au sol les trois orbiteurs restants pendant deux ans, retardant le lancement du laboratoire. Columbus sera contrôlé du Centre allemand d’opérations spatiales à Oberpfaffenhofen près de Munich. L’Allemagne est de loin le plus gros contributeur de ce projet en finançant 41 % du coût total, suivie de l’Italie (23 %) et de la France (18 %). La NASA a donné son feu vert final vendredi dernier pour une tentative de lancement d’Atlantis, avec ses sept membres d’équipage, le 6 décembre à 21h31 GMT du Centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral (Floride, Sud-Est). Durant cette mission de onze jours, trois sorties orbitales sont prévues pour attacher Columbus à l’ISS, mais une quatrième est envisagée afin d’inspecter le mécanisme de rotation défectueux d’une des antennes solaires de la station, ce qui allongerait le séjour d’Atlantis en orbite. Le compte à rebours pour le lancement de la navette a commencé hier à 02h00 GMT.
Le prochain vol de la navette Atlantis, demain avec un équipage comptant un Français et un Allemand, représente une étape-clé pour l’Europe de l’espace avec la livraison, longtemps retardée, du laboratoire Columbus à la Station spatiale internationale (ISS).
« Nous n’avons jamais eu de base orbitale permanente et je vois cela comme la première étape pour l’Europe afin de...