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Un peu plus de... Décembre virtuel

Prenez une enveloppe, glissez-y quelques dollars et écrivez sur une carte les mots suivants : « Va t’acheter quelques chansons sur le Net – Joyeux Noël. » Ça semble incroyable. Pourtant c’est un beau geste que voilà. Ensuite, envoyez un cadeau virtuel à mettre sous le sapin virtuel de votre amie qui vit au Népal mais que vous avez retrouvée grâce à Facebook. Ouvrez votre fenêtre MSN et déclarez votre flamme à votre petit ami virtuel. Celui que vous retrouvez tous les soirs sur la toile. Un jour, vous le retrouverez dans la « vraie vie », mais en attendant de prendre l’avion pour New York, vous allez l’inviter dans votre maison au bord de la mer dans Second Life. Là-bas, vous êtes une rock star et lui un célèbre acteur. Votre histoire est mythique et tout le monde vous envie. Pourtant, il a quatre ans de moins, il ne parle pas l’arabe ni le français et ne sait pas très bien où se trouve Beyrouth. Il vit à New York depuis qu’il est né et, pour lui, Central Park est le centre du monde. Vous, de Central Park, vous ne connaissez que le petit café de Friends. Ah non, il s’appelle Central Perk… Mais tout ça n’est pas bien grave. Cette relation virtuelle est bien plus vraie que la démocratie virtuelle où vous vivez, avec ce président virtuel, cette Chambre virtuelle, ce pays où même les réseaux sociaux que vous avez créés hors Facebook sont tout aussi factices que virtuels. Alors monde virtuel pour monde virtuel… C’est bientôt Noël et, dans 30 jours, c’est le Nouvel An. Et si on organisait un Nouvel An virtuel. Tous sur le Web à minuit pile. Mais minuit pile où ? Paris, Londres, NY, Beyrouth, Dubaï ? Minuit partout, à chaque heure. Et comme ça, chacun mettra la chanson qu’il voudra à minuit, chacun embrassera qui il voudra, à minuit à Washington ou à minuit à Rome. Décembre, un mois virtuel ? Un mois vertueux ? Ah le Net… quel échappatoire. Vous vous rendez compte que vous n’avez plus besoin d’attendre qu’un CD arrive dans les bacs à Beyrouth : le jour de sa sortie en France ou aux USA, vous allez dans ce monde virtuel qu’est Internet et vous achetez l’album composé de chansons bien réelles elles. Idem pour les films. Vous ne trouvez pas ce vieux film de Bunuel ? Ni la version française d’un James Bond ? Vous ne pouvez plus attendre l’arrivée de la saison 3 de Prison Break ? Tout se télécharge – légalement. Virtuel sur le papier ? Mais si réel une fois chez vous… Alors pourriez-vous vivre sans Internet aujourd’hui ? Lors d’un sondage effectué en France, à la question, de quoi vous ne pourriez pas vous passer pendant six mois ? Internet est arrivé à la première position, suivi du téléphone et enfin de la télévision. Internet premier ? Ben oui, c’est qu’à lui tout seul, il réunit les trois premières réponses du sondage. Avec Internet, on parle au téléphone – gratuitement –, on regarde la télévision, on achète des chansons, on download des films, on renoue avec des camarades de classe qu’on n’aimait pas dans le primaire, mais qu’on est tellement heureux de retrouver, on fait ses achats, on se fait livrer des livres, des lampes, on s’écrit, on lit des romans, on s’achète un sac, on sait ce qui se passe ailleurs à la minute même, on vit ailleurs… Alors décembre à Beyrouth sera virtuel. Parce que virtuel veut dire possible, réalisable, envisageable… Mettez votre sapin sur votre écran, glissez-y vos paquets, quelques cartes de vœux. C’est ça la magie de Noël – tout est possible.
Prenez une enveloppe, glissez-y quelques dollars et écrivez sur une carte les mots suivants : « Va t’acheter quelques chansons sur le Net – Joyeux Noël. » Ça semble incroyable. Pourtant c’est un beau geste que voilà. Ensuite, envoyez un cadeau virtuel à mettre sous le sapin virtuel de votre amie qui vit au Népal mais que vous avez retrouvée grâce à Facebook. Ouvrez votre fenêtre...