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CORRESPONDANCE Le document conjoint révèle l’ampleur des divergences israélo-palestiniennes WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

«Nous voulons exprimer notre détermination à mettre fin à des décennies de souffrance et de conflits sanglants entre nos peuples, pour entrer dans une ère nouvelle de paix basée sur la sécurité, la justice, la dignité, le respect et la connaissance mutuelle et pour propager une culture de paix et de non-violence. » C’est ainsi que débute la première mouture du document établi par les Palestiniens et les Israéliens en prévision de la réunion d’Annapolis. Ce document, dont nous avons obtenu une copie, datant du 17 novembre, des changements pourraient donc avoir été apportés. Dès le préambule du texte, les divergences entre Israéliens et Palestiniens apparaissent, les premiers souhaitant le présenter comme un « document » commun, alors que les seconds le qualifient de « déclaration » commune. Le document comporte un certain nombre de sections, et de nombreuses annotations signalées par un « I » pour les Israéliens, et un « P » pour les Palestiniens, et marquant la position des deux camps. Ainsi, alors que le document indique en préambule que « la paix ne peut être atteinte qu’au travers d’une réconciliation historique et par la résolution, par des moyens pacifiques, des problèmes en suspens, et la réalisation des aspirations nationales légitimes et d’autodétermination, en accord avec la vision de deux peuples (israélien et palestinien), vivant côte à côte en paix et en sécurité », les Palestiniens ont ajouté une mention relative à l’établissement de Jérusalem-Est comme capitale de leur futur État. Dans ce même préambule, les Palestiniens s’opposent à la mention selon laquelle Israël « est la patrie du peuple juif ». Une formule qui signifie de facto le rejet du droit au retour des réfugiés palestiniens. Dans la section « négociations », les désaccords sont flagrants. Ils portent d’abord sur la question du calendrier. Alors que les Palestiniens appellent « au lancement de négociations de bonne foi visant à conclure un traité dans les huit mois suivant la réunion d’Annapolis, et avant la fin du mandat du président Bush », les Israéliens réaffirment leur rejet de tout engagement sur un calendrier avec une formule claire « no agreement to timeline ». Par ailleurs, les Palestiniens soulignent que les négociations « doivent être fondées sur » des « termes de référence », tels la feuille de route, ou encore le plan de paix saoudien de 2002, ainsi qu’une série de résolutions onusiennes, dont la 194 qui fait référence au droit au retour des réfugiés palestiniens. La partie israélienne souhaite pour sa part que les négociations soient « guidées » par ces « termes de référence ». Des « termes de références » dont sont exclus, pour la partie israélienne, le plan du paix saoudien ou la résolution 194. Une section concerne ensuite la feuille de route. Sur ce point, les Israéliens rejettent la mention « immédiat et parallèle », en ce qui concerne l’implémentation des points de la feuille de route. La section suivante concerne le « rôle de la communauté internationale et des États de la région » et ne semble pas prêter à des interprétations trop divergentes. L’avant-dernière section concerne « les mécanismes de suivi ». Elle ne fait l’objet que d’une proposition palestinienne. Celle-ci requiert l’établissement de comités de négociations israéliens et palestiniens dédiés aux principaux dossiers. Ils devront entrer en action dès la fin d’Annapolis. Les Palestiniens appellent également à l’organisation de conférences internationales tous les trois mois pour suivre les progrès et surmonter les difficultés rencontrées lors des négociations. En conclusion, les Palestiniens rappellent qu’aucune des deux parties ne doit changer le statut de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et de la bande de Gaza, pendant la période d’implémentation du traité. Les Palestiniens appellent également à la libération de tous les prisonniers à la signature du traité et enjoint à Israël de faciliter la vie des Palestiniens. Israël, de son côté, rappelle son engagement à trouver une solution, mais pose une question : « Comment gérer la question de la bande de Gaza, sous contrôle du Hamas ? »
«Nous voulons exprimer notre détermination à mettre fin à des décennies de souffrance et de conflits sanglants entre nos peuples, pour entrer dans une ère nouvelle de paix basée sur la sécurité, la justice, la dignité, le respect et la connaissance mutuelle et pour propager une culture de paix et de non-violence. »
C’est ainsi que débute la première mouture du document établi...