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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidentielle - La séance parlementaire reportée sans surprise pour la 5e fois La Chambre veut donner une ultime chance aux tractations, mais le problème reste entier

« Pour permettre d’entreprendre davantage de concertations dans le but de parvenir à une entente au sujet de l’élection d’un président de la République, le président de la Chambre, Nabih Berry, a décidé de reporter la séance qui était prévue aujourd’hui (hier) au vendredi 30 novembre. » Ce « déjà-vu » parlementaire n’avait rien de surprenant. En l’absence d’entente et avec le durcissement des positions de dernière minute, le cinquième report de la réunion électorale, hier, était prévisible et c’est presque dans l’indifférence la plus totale qu’il a été accueilli, l’attention étant entièrement portée sur le sort de la République, sans président depuis hier minuit, et sur ce qui permettrait un éventuel déblocage. Ce n’est sûrement pas une semaine de tractations supplémentaires qui amènera la majorité et l’opposition à trouver la solution que la troïka européenne, avec en tête la France, et la Ligue arabe cherchent à promouvoir. Les « ressources » politiques et diplomatiques ayant été épuisées, c’est vers la réunion d’Annapolis que les regards se tournent. Les députés de la majorité et de l’opposition sont persuadés que les résultats de ces assises détermineront la prochaine orientation de la crise libanaise et qu’il est inutile de s’attendre à quoi que ce soit d’ici à mardi au moins. Si les deux camps excluent la possibilité de troubles avec l’échec des pourparlers engagés pour dégager une entente autour de la présidentielle, il n’en demeure pas moins qu’ils gardent toutes leurs options ouvertes. Le 14 Mars reste ainsi attaché à l’option éventuelle de l’élection d’un président de la République à la majorité absolue, mais à condition qu’il obtienne le feu vert de Bkerké, a confié à L’Orient-Le Jour une source parlementaire de la majorité. La majorité considère cette forme d’élection comme un dernier recours, qui doit aussi faire l’unanimité au sein de ses rangs, ce qui n’est pas le cas actuellement. Pour l’opposition, reconnaître un président élu à la majorité reste hors de question. À moins d’un véritable miracle qui permettrait à la majorité et à l’opposition de s’entendre sur un candidat dont le profil correspondrait à celui que chacun d’eux a dessiné pour le futur locataire de Baabda, le problème reste donc entier. Les virulents échanges qui ont ponctué la non-réunion parlementaire et l’animosité qui s’est manifestée dans les déclarations faites dans le hall du Parlement en attestent. Celles-ci ont également mis en évidence des nuances dans le discours du 14 Mars au sujet du traitement de la crise. Le discours incendiaire du député Élie Keyrouz (Forces libanaises) contre le Hezbollah et les propos tranchants du vice-président de la Chambre, Farid Makari, détonnaient avec le ton conciliant des chefs du PSP, Walid Joumblatt, et du Courant du futur, Saad Hariri, qui veulent donner toutes leurs chances aux tractations entreprises pour un dénouement du dossier de la présidentielle. D’aucuns font état d’une distribution de rôles au sein du 14 Mars, alors que, selon diverses sources concordantes, l’explication la plus plausible est que les avis diffèrent, sans cependant diverger, au sein du bloc des députés de la majorité sur l’attitude à adopter dans l’immédiat après l’échec de la médiation européenne. Mais qu’il s’agisse de la majorité ou de l’opposition, aucun des deux camps ne veut assumer la responsabilité de la situation qui découlerait d’une position tranchée, et les deux assurent que le dialogue entre eux se poursuivra. C’est ainsi, dans le cadre de ces efforts conciliateurs, qu’il faut situer les rencontres du chef du Parlement avec nombre de députés de la majorité, notamment Mmes Nayla Moawad et Sethrida Geagea, et MM. Marwan Hamadé, Akram Chehayeb et Farid Habib. Plus tard, M. Berry devait tenir une réunion de près d’une heure avec MM. Joumblatt et Hariri. La présence de M. Boutros Harb, candidat à la présidentielle, à une partie de la réunion a alimenté les rumeurs selon lesquelles la majorité et l’opposition se seraient entendues sur son élection à la tête de l’État. Des rumeurs vite démenties cependant par des députés du 8 Mars qui ont expliqué que M. Harb se trouvait déjà dans le bureau du président de la Chambre lorsque les chefs du PSP et du Courant du futur sont arrivés. Dans les cercles proches des trois dirigeants, on est resté discret sur la teneur de leur entretien, alors que, de sources fiables, on a indiqué que MM. Berry, Joumblatt et Hariri se sont entendus pour intensifier leurs concertations avec Bkerké dans le but de dégager l’entente souhaitée. Mais si, pour la majorité, la liste de candidats consensuels proposée par le patriarche Nasrtallah Sfeir reste incontournable, dans les milieux parlementaires de l’opposition, on a laissé entendre que les futures tractations pourraient porter sur les noms de candidats qui n’auraient pas été avancés par Bkerké. Tilda ABOU RIZK
« Pour permettre d’entreprendre davantage de concertations dans le but de parvenir à une entente au sujet de l’élection d’un président de la République, le président de la Chambre, Nabih Berry, a décidé de reporter la séance qui était prévue aujourd’hui (hier) au vendredi 30 novembre. » Ce « déjà-vu » parlementaire n’avait rien de surprenant. En l’absence d’entente...