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La France évalue à 50 % les chances de succès de son initiative PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Avec le retour à Paris de Jean-Claude Cousseran, la diplomatie française estime que la partie « active » de l’initiative française est achevée. L’établissement par le patriarche Sfeir d’une liste de candidats consensuels et sa transmission au président de la Chambre sont une étape importante sur la voie du processus qui mènera dans les prochains jours à une élection présidentielle dans les normes. Ce qui ne signifie pas, pour la diplomatie française, que l’élection est désormais acquise. Les cercles proches du Quai d’Orsay ont tenu à préciser que la mission de M. Kouchner a permis de dégager des noms de « candidats de large consensus » et non pas une liste fermée. « Ce n’est pas une liste, ce sont des noms », indiquait-on au Quai d’Orsay. Une nuance qui a son importance, ont ajouté ces cercles, qui ont évalué à 50 % les chances de succès de l’initiative française. Le porte-parole de l’Élysée, M. Martinon, de son côté, a réaffirmé hier, en réponse à une question de L’Orient-Le Jour, que le président Nicolas Sarkozy est fermement engagé depuis environ six mois dans une action concertée avec son ministre des Affaires étrangères visant à aplanir les difficultés qui se dressent sur la voie d’une élection présidentielle libanaise dans les délais prévus par la Constitution. « Le président suit avec beaucoup d’attention la situation au Liban », a dit notamment le porte-parole, qui a ajouté que la France a établi un dialogue avec tous les Libanais et qu’il appartient maintenant à ceux-ci de s’entendre. Sur la possibilité d’un déplacement au Liban du président Sarkozy, M. Martinon a indiqué que cela n’est pas prévu pour le moment. Le porte-parole s’est abstenu de tout commentaire au sujet de la position syrienne et des assurances qu’aurait fournies le président Bachar el-Assad lors de la dernière mission à Damas du secrétaire général de l’Élysée, M. Claude Guéant, et du conseiller présidentiel, M. Jean-David Lévitte. Son attitude s’est résumée en un « wait and see » prudent. M. Martinon s’est également abstenu de commenter l’article paru tout récemment dans le journal syrien al-Baas, organe du parti du même nom au pouvoir à Damas, qui estimait que l’initiative française au Liban a échoué. Du côté du Quai d’Orsay, Mme Pascale Andréani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a confirmé hier le retour de M. Cousseran à Paris sans formuler aucun commentaire à ce sujet. Mme Andréani a par ailleurs salué la nomination par le secrétaire général des Nations unies de M. Daniel Bellemare à la tête de la commission d’enquête internationale sur le Liban. « M. Bellemare, avec lequel nous avons travaillé étroitement dans le cadre de la coopération judiciaire franco-canadienne, est connu pour son grand professionnalisme, a dit Mme Andréani. L’intention exprimée par le secrétaire général des Nations unies de le désigner ensuite comme futur procureur du tribunal spécial manifeste à nouveau sa détermination à la mise en place effective de cette juridiction, comme demandé par la résolution 1757. »
Avec le retour à Paris de Jean-Claude Cousseran, la diplomatie française estime que la partie « active » de l’initiative française est achevée. L’établissement par le patriarche Sfeir d’une liste de candidats consensuels et sa transmission au président de la Chambre sont une étape importante sur la voie du processus qui mènera dans les prochains jours à une élection...