Un peu plus de... Quelle chanson triste êtes-vous ?

Quand vous déprimez, vous faites quoi ? Vous vous lovez au fond de votre lit ? Vous appelez vos proches ? Vous prenez le premier avion ? Vous branchez votre I-pod et vous dansez, comme Mika quand il a un coup de blues ? Ou bien vous enchaînez chanson triste sur chanson triste ? Alors… c’est quoi votre système ? Le système L. ? Parce que Mika déclarait il y a quelques jours de cela, lors d’un entretien télévisé, qu’il avait une attitude typiquement libanaise quand les choses allaient mal. Il déprime un tout petit peu, puis se relève et retrouve une énergie à nulle autre pareille. C’est le système L. C’est une bonne méthode. Pleurer un bon coup et aller faire une fête d’enfer ensuite. On a vu cet été que cela fonctionnait plutôt bien. Mais le truc, c’est qu’il faut pleurer un bon coup, tout sortir pour que ça passe. Et pour pleurer, il faut trouver la chanson ! Celle qui va vous emmener au plus profond de vous-mêmes et qui fera sortir toutes les larmes de votre corps. Et des chansons tristes, il y en a à la pelle. Et étonnamment, c’est souvent la même chanson qui vous emporte et qui vous fait pleurer. Tout dépend du moment… Alors, vous ? C’est quoi votre chanson triste ? Quand on pose la question autour de soi, il y a plusieurs chansons qui reviennent : L’aigle noir, With or Without you, My Way… Cela peut être à cause des paroles ou, tout simplement, à cause d’une mélodie particulièrement triste. C’est très personnel comme choix. Il y a des gens qui ne peuvent pas écouter Mistral gagnant de Renaud. Ils la trouvent beaucoup trop triste. Pourtant cette chanson a été écrite par le chanteur quand il a appris que sa femme était enceinte. Il la composa en une heure et la lui chanta au téléphone. Une chanson à la mélodie triste pour un événement heureux. C’est comme ça. Il y a d’autres personnes, par exemple, que Cabrel ébranle. Je l’aime à mourir, Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai ou encore À l’encre de tes yeux, C’est écrit, Petite Marie. Qu’est-ce qu’il est triste ce Cabrel… C’est comme Goldman, il en a quelques-unes pas mal du tout, dans le genre mouette échouée sur la plage pleine de mazout. C’est le symptôme Labévue, le copain de Gaston Lagaffe, qui est tellement déprimé que même le soufflé au chocolat s’effondre avec lui… Goldman, Cabrel donc, mais aussi La Maritza de Sylvie Vartan, Somewhere Over the Rainbow, Lettre à France de Polnareff, Memory de Barbra Streisand, Family Portrait de Pink, Seras-tu là ? de Michel Berger (elle est terrible celle-là), Message personnel, Chanter pour ceux… Berger aussi est très fort dans le registre lacrymal de qualité. Don’t Leave me Now des Supertramp, Le monde est Stone, The Miracle of Love des Eurythmics, Dernier sourire de Mylène Farmer (sur la mort d’un frère)… Il y en a des tonnes comme ça encore. Parfois, ce n’est qu’une musique, Chopin, le Prélude de Bach par Glenn Gould ou chanté par Maurane, la bande originale de 1 492, qui peut rendre triste ou gaie, c’est selon l’humeur et l’inspiration… En fin de compte, c’est tout ce qui peut vous rappeler un être cher ou vous rendre nostalgique d’une époque révolue. Comme Feyrouz qui, si elle symbolise le mieux le Liban, sera à jamais dans les mémoires associée à la guerre. Enfin, après cette petite séance, ou il faut pleurer un bon coup, sortir de sa torpeur, mettre à fond Grace Kelly et remercier le ciel d’être bien en vie. Comme Mika.