MUSIQUE ET DANSE - Quelques pas et quelques sons enseignés au cours d’un atelier à l’AUB Sur un air de samba...

« Imaginez que vous attendez le bus. Il tarde. D’impatience, vous vous mettez à osciller d’un pied à l’autre... » Voici le « pas de base » de la samba. Le « truc secret » pour acquérir en un temps record un balancement de carioca. C’est ce qu’a enseigné à un groupe d’étudiants de l’AUB une danseuse brésilienne venue à Beyrouth, avec ses musiciens, à l’initiative de l’ambassade du Brésil, pour y donner deux ateliers de danse et de percussions à l’Université américaine, ainsi qu’un atelier-spectacle ce soir au Eddé Sands. Donc, une fois le glissement des pieds mis au point, il faut y accorder les mouvements ondoyants des bras, ceux, chaloupés, des hanches et se laisser entraîner par le rythme trépidant des percussions brésiliennes. Élémentaire, me diriez-vous. Peut-être, mais tout le monde – hors Brésil – ne naît pas carioca. Et c’est bien dommage. Car la samba, c’est plus qu’une danse. C’est un état d’esprit. Une gaieté, une bonne humeur qui vous submergent instantanément. Un pas à droite, un pas à gauche, quelques coups de baguettes sur gros caissons ou sur « agogo » (instrument composé de deux plaques en fer), accompagnés des frétillements de tambourins à cymbalettes ou encore des ganzas (tube métallique contenant des billes), et vous entrez dans la danse, enfin plutôt... dans la transe. Collective. Joyeuse et évacuatrice de toutes les pulsions agressives et les tensions. Alors, plus rien ne compte : ni élections, ni attentats, ni embouteillages, ni misère sociale... La samba ? Sans vouloir offenser notre dabké nationale, il faudrait la prescrire comme remède contre la morosité, l’anxiété et la nervosité ambiantes. Imaginez par exemple l’ouverture de la séance parlementaire par une samba des députés... Zéna ZALZAL