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Un déplacement inopiné du chef de l’État français au Liban n’est pas exclu Sarkozy prend en main le dossier de la présidentielle libanaise Paris, d’Élie MASBOUNGI

Les « sherpas » de Nicolas Sarkozy ont-ils pris depuis dimanche le relais du Quai d’Orsay dans le suivi du dossier de la présidentielle libanaise, alors qu’on se rapproche dangereusement de la date butoir du 24 novembre ? Si le chef de l’État a décidé de mettre tout son poids dans la balance pour contribuer d’une manière décisive à la solution de la crise libanaise – et cela semble être le cas –, cela ne signifie pas que M. Bernard Kouchner et son équipe en sont écartés, ou même qu’ils ont été relégués au second plan de la formidable action diplomatique française, qui s’est fixé pour objectif l’élection d’un président libanais de consensus dans les délais constitutionnels prévus. Hier, une précision importante a été apportée par les services de l’Élysée au sujet du processus mis en place pour voler au secours du Liban. On apprend en effet que ce ne sont pas MM. Claude Guéant et Jean-David Lévitte, conseillers du président Sarkozy (envoyés dimanche dernier à Damas), qui se rendront à Beyrouth (comme le laissait croire une dépêche reprise hier par certains journaux libanais) mais M. Guéant et l’un de ses adjoints en charge du dossier libanais, M. Boris Boillon, qui arriveront dans la capitale libanaise demain, vendredi. Dans les cercles politico-diplomatiques parisiens qui suivent de près la situation au Liban, on laisse entendre que la page de l’action menée par MM. Bernard Kouchner et Jean-Claude Cousseran n’est pas tournée, et qu’il s’agit d’une initiative parallèle, parfaitement coordonnée, entre le Quai d’Orsay et l’Élysée, avec une touche « sarkozienne » que le chef de l’État entend imprimer à cette initiative, à la faveur de ses entretiens à Washington. Ces mêmes cercles réfutent les thèses contradictoires qui veulent faire croire que le président Sarkozy a pris le dossier libanais personnellement en main. On peut dire à cet égard, sur base de données obtenues hier au niveau gouvernemental français, qu’une équipe française « renforcée » poursuivra le travail au cours des prochains jours sous les directives du président de la République qui reste maître de la politique étrangère française, avec le précieux concours du ministre concerné. Le chef de l’État français chercherait à réduire les divergences franco-américaines sur les deux manières de procéder à l’élection d’un nouveau chef de l’État libanais (le quorum des deux tiers ou le quorum à la majorité simple). M. Sarkozy voudrait que les États-Unis, à l’exemple de la France, mettent en avant la majorité des deux tiers, de sorte que le nouveau locataire de Baabda bénéficie d’un « large rassemblement », expression chère à Bernard Kouchner et reprise par les deux conseillers du président lors de leurs entretiens dimanche dernier avec le président syrien, Bachar el-Assad. Au niveau des noms des présidentiables, Paris et Washington estimeraient que le moment n’est pas encore venu pour en débattre. Des experts français pensent même que « ce moment ne viendra jamais », tant les questions vitales sont encore nombreuses au niveau de la tâche du nouveau président libanais. En tout état de cause, il faudra s’attendre, dit-on dans les milieux gouvernementaux français, à une intensification de l’initiative française, ou franco-européenne si l’on veut, dans les tout prochains jours et dès la fin de la visite du président Sarkozy aux États-Unis. Le chef de l’État français ira-t-il jusqu’à mettre directement la main à la pâte ? Un diplomate arabe en poste à Paris a laissé entendre hier, lors d’un entretien à bâtons rompus avec quelques journalistes, que si les infirmières bulgares et les enfants de l’Arche de Zoé ont mérité la mobilisation et le déplacement du chef de l’État français, le Liban pourrait bien mériter la même attention…
Les « sherpas » de Nicolas Sarkozy ont-ils pris depuis dimanche le relais du Quai d’Orsay dans le suivi du dossier de la présidentielle libanaise, alors qu’on se rapproche dangereusement de la date butoir du 24 novembre ?
Si le chef de l’État a décidé de mettre tout son poids dans la balance pour contribuer d’une manière décisive à la solution de la crise libanaise – et...