ÉVÉNEMENT - Flânerie à travers l’art contemporain français au Centre culturel et sportif du collège Notre-Dame de Jamhour Le « French Touch » de Maxime Dudas

La France a investi pour un soir les halls et la bibliothèque du Centre culturel et sportif du collège Notre-Dame de Jamhour et y a présenté ses dernières créations artistiques. La création animée et sous forme de projections, signée Maxime Dudas, a fait connaître au public les nouvelles tendances tant dans le domaine de l’architecture, la photo et le design, que dans celui des arts de la scène. Une manifestation qui s’est clôturée par un dîner... bien à la française. Il était difficile de présenter les deux dernières décades (de 1990 à 2007) qui représentent une bifurcation importante dans l’art français. Comment traduire ce « U-turn » et par où commencer ? C’était le premier écueil auquel s’est heurté Maxime Dudas, commissaire d’exposition, lorsque la Mission culturelle française lui a demandé, à l’initiative du Centre culturel et sportif de Jamhour, d’illustrer sa propre vision de la France. « Sélectionner des artistes au détriment d’autres était un exercice périlleux, confie Dudas. Quels critères fallait-il adopter ? Il est évident que bon nombre de talents n’allaient pas faire partie de cette sélection. Le choix établi allait sans aucun doute être subjectif. J’ai essayé de mettre au-devant de la scène des créateurs qui ont marqué leur époque et qui ont certainement changé la manière de considérer l’art. » Et de poursuivre : « J’ai donc opté pour le choix d’œuvres s’étalant du début des années 1990 jusqu’à nos jours. Cette date-là représente à mon avis celle du grand renouvellement, lequel est en relation avec les grands événements politiques. » Voyage dans les couloirs du temps « Bouscule-moi un peu pour faire tomber la cendre de ma cigarette. » C’est à partir de cette phrase de Jean Genet que s’est articulée la démarche artistique de Dudas. Un montage visuel et sonore, mais également des supports écrits à caractère didactique, supposés renseigner sur les grands mouvements artistiques métissés de la France d’aujourd’hui. Placé au bout du hall, c’est un film vidéo portant sur la construction du musée des « Arts premiers » qui invite le public à cette flânerie culturelle. « Comme un clin d’œil vers ce passé recomposé », souligne l’artiste. En longeant le hall d’entrée, quatre spectacles complets sont projetés sur le mur. L’espace relie ainsi deux lieux d’expositions différentes. Les photos accrochées avec des témoignages d’artistes en exergue annoncent d’avance la couleur. Par la première porte, on accède à une salle où les spectateurs se regroupent pour consulter les documents. Sur la table sont posés des livres pédagogiques, permettant de mieux comprendre les images diffusées. Un module sur le thème de l’architecture présente les créations marquantes de dix architectes français parmi les plus renommés au monde étayées par des courtes notices biographiques. Par ailleurs, des planches contacts des photographes dévoilent leur univers et font plonger au cœur de la photographie contemporaine. Enfin, dans la même salle, cinq vidéos font découvrir au public le monde de cinq plasticiens avant-gardistes. Plusieurs dossiers informatifs ont été glanés et triés pour aider à la compréhension et forment le maillon conducteur de ce travail fastidieux. Au fond du hall, la bibliothèque s’ouvre sur une salle sombre où sont diffusés des clips au plafond sur fond sonore. Quatre rais de lumière délimitent l’espace et soulignent la présence des quatre casques qui diffusent une musique différente (les plus grands noms du rock, de l’électro, du rap et du jazz français y sont représentés). Derrière un pupitre, un petit écran de cinéma capte l’attention du spectateur en offrant à voir des courts-métrages récents. La danse, le cirque et les arts de la rue, le théâtre, le cinéma et la musique ; autant d’arts de la scène qui ont été triés sur le volet et qui donnent un aperçu haut en couleur de la vie trépidante artistique française. Un travail laborieux et riche qui gagnerait à circuler un jour dans d’autres espaces culturels. Colette KHALAF