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De la difficulté d’être gay dans le monde arabe

Au mieux ignorés et condamnés à adopter un profil bas, au pire emprisonnés ou menacés de mort, les homosexuels sont passibles de sanctions sévères dans la plupart des pays arabes. En Mauritanie, au Soudan, en Arabie saoudite, au Yémen et aux Émirats arabes unis, l’homosexualité est en théorie un crime passible de la peine capitale. En pratique, flagellation et emprisonnement sont les sanctions les plus courantes. À Bahreïn, la sodomie est punissable de peines pouvant aller jusqu’à dix ans de prison. En Algérie, tout auteur d’un acte d’homosexualité peut être condamné jusqu’à trois ans de prison. En Égypte, bien que l’homosexualité ne soit pas officiellement considérée comme un délit, une loi relative à la « débauche » prévoit des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et peut être utilisée pour poursuivre les homosexuels. Le 4 octobre, en Arabie saoudite, royaume ultraconservateur appliquant strictement la « charia », ou loi islamique, deux hommes ont été condamnés à recevoir 7 000 coups de fouet chacun après avoir été reconnus coupables de sodomie. À travers le monde, plus de 70 pays pénalisent encore l’homosexualité. « Pervers », « dépravés », « délinquants sexuels » ou encore « peuple de Loth » et « adorateurs de Satan » restent quelques-unes des dénominations utilisées dans les médias arabes pour décrire les homosexuels. Indéniablement taboue, la question de l’homosexualité sort toutefois épisodiquement de l’ombre dans certains pays. Elle a été abordée dans le best-seller L’Immeuble Yacoubian (2002) de l’Égyptien Ala’ al-Aswany, adapté au cinéma, et plus récemment dans le film Caramel de Nadine Labaki. Souvent traitée de pathologie occidentale, l’homosexualité a pourtant été évoquée par la littérature arabe classique. Le grand poète arabe Abou Nawwas (VIIIe siècle après Jésus-Christ) en est l’exemple le plus éclatant, lui qui déclarait sans ambages préférer les éphèbes aux femmes
Au mieux ignorés et condamnés à adopter un profil bas, au pire emprisonnés ou menacés de mort, les homosexuels sont passibles de sanctions sévères dans la plupart des pays arabes.
En Mauritanie, au Soudan, en Arabie saoudite, au Yémen et aux Émirats arabes unis, l’homosexualité est en théorie un crime passible de la peine capitale. En pratique, flagellation et emprisonnement sont...