PRIX LITTÉRAIRES Le Goncourt à Gilles Leroy et un Renaudot surprise pour Daniel Pennac

Le prix Goncourt 2007 a été attribué hier lundi à Gilles Leroy pour « Alabama Song » publié par les éditions Mercure de France (un ouvrage qui a déjà été présenté dans cette même page par Zéna Zalzal, livraison du 20 septembre), tandis que la surprise est venue du Renaudot avec la distinction de Daniel Pennac pour « Chagrin d’école », ouvrage absent de la sélection, ont annoncé les jurys au restaurant Drouant à Paris. Le prix Goncourt 2007, le plus prestigieux prix littéraire attribué à Gilles Leroy pour Alabama Song, raconte à la première personne le destin tragique de Zelda Fitzgerald, l’épouse de l’écrivain américain Francis Scott Fitzgerald. Le Goncourt a été attribué au 14e tour par 4 voix à Gilles Leroy, contre 2 voix à Olivier Adam qui était en lice avec À l’abri de rien. Le nombre de tours de scrutin nécessaires illustre à quel point les jeux étaient ouverts cette année pour le Goncourt, alors que Les Bienveillantes de Jonathan Littell avait été couronné l’an dernier dès le premier tour. Gilles Leroy, 48 ans, est l’auteur d’une dizaine de romans et écrits divers. Après des débuts dans le journalisme, il quitte Paris dans les années 1990 pour se consacrer pleinement à l’écriture. Il enchaîne indifféremment romans et nouvelles depuis son premier ouvrage Habibi publié en 1987. Alabama Song est l’une des surprises de la rentrée littéraire. Sorti discrètement en septembre, ce court roman a été en lice pour la plupart des grand prix littéraires français de l’automne, dont le Goncourt, le Renaudot et le Médicis. Gilles Leroy y fait, d’une écriture élégante, le portrait de Zelda Fitzgerald en jeune femme tourmentée, condamnée à vivre dans l’ombre d’un grand écrivain, tout en réussissant à ne pas faire une biographie fictive supplémentaire d’un personnage mythique. Le Goncourt 2006, les Bienveillantes de l’Américain Jonathan Littell, avait été vendu, selon son éditeur Gallimard, à plus de 730 000 exemplaires. Le Renaudot Comme chaque année, un autre prix littéraire, le Renaudot, a été décerné en même temps que le Goncourt, là aussi non sans mal puisque dix scrutins ont été nécessaires. Il a été attribué à Daniel Pennac pour Chagrin d’école (Gallimard). Ce dernier a été choisi alors qu’il ne figurait pas parmi les cinq ouvrages retenus dans la dernière sélection de ce prix. Chagrin d’école a recueilli 6 voix contre 5 à Christophe Donner, qui avait été pour sa part sélectionné pour Un roi sans lendemain (Grasset). À 62 ans, Daniel Pennac, écrivain à succès, reçoit pour la première fois un des grands prix littéraires d’automne. Dans ce livre autobiographique, cet ancien professeur de français raconte la blessure d’avoir été, des années plus tôt, un cancre. Daniel Pennac avait déjà été l’auteur d’un essai de réflexion autour de l’éducation, Comme un roman, et il a signé de nombreux ouvrages pour la jeunesse ainsi que des livres illustrés. Le prix Renaudot du meilleur essai a été remis à Olivier Germain-Thomas pour Le Bénarès-Kyoto (Le Rocher).