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Rugby - L’Afrique du Sud a remporté à nouveau le titre mondial 13 ans après la chute du régime d’apartheid Les Springboks n’échappent pas au débat sur leur composition raciale

Les Springboks ont beau avoir remporté le titre de champions du monde de rugby, ils n’échappent pas au débat sur la composition raciale de leur équipe, toujours très blanche 13 ans après la chute du régime d’apartheid. Avant même le retour des joueurs en Afrique du Sud, prévu mardi matin, les hommes politiques ont tempéré leurs messages de félicitations d’appels au métissage de l’équipe, qui alignait 13 Blancs, deux métis et aucun Noir samedi face à l’Angleterre. « Cette victoire doit marquer le début d’une nouvelle ère, une ère dans laquelle nous allons tous endosser le changement et “plaquer” les problèmes qui demeurent dans notre rugby et le sport en général », a déclaré le ministre des Sports, Makhenkesi Stofile. « Notre victoire en Coupe du monde en 1995 nous avait laissé entrevoir ce que l’Afrique du Sud pourrait être. Mais nous n’avons pas construit là-dessus. Nous ne devons pas faire la même erreur et gâcher cette seconde chance », a-t-il poursuivi dans un communiqué. Depuis 1995, le débat sur d’éventuels quotas dans le rugby fait rage, sans que ce sport affiche de réels progrès vers la « transformation » souhaitée par les politiques. Le président de la commission parlementaire des Sports a été jusqu’à menacer de suspendre les passeports des Springboks jusqu’à ce que l’équipe reflète la population du pays, où les Blancs représentent moins de 10 % des 48 millions d’habitants. Créer de meilleurs équipements Avant de s’envoler pour Paris, le président Thabo Mbeki a salué les propos récents du capitaine John Smit sur le rôle de l’équipe dans la réconciliation nationale. « Cependant, nous nous tromperions si nous considérions ces développements positifs comme la preuve que les responsables du rugby, les joueurs et la nation ont réussi à transformer le rugby en un sport non-racial », a-t-il ajouté dans sa lettre hebdomadaire. L’entraîneur Jake White, qui devrait quitter ce poste d’ici la fin de l’année, a indiqué que la perspective de nouvelles pressions politiques avait constitué « une grande motivation pour (les joueurs), qui ont voulu montrer qu’ils méritent de garder cette équipe ». Pour Nick Mallett, ancien coach des Springboks qui entraîne aujourd’hui les Italiens, il est plus efficace d’avoir une équipe victorieuse que de forcer les changements. « Plus les gens voient les succès de leur équipe, plus ils ont envie de jouer au rugby, quelle que soit leur culture », a-t-il déclaré. « Plutôt que d’imposer des quotas raciaux dans le rugby, le gouvernement devrait encourager les jeunes Noirs doués en développant des bourses, en dénichant les talents et en créant de meilleurs équipements pour l’entraînement », a renchéri Helen Zille, chef du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA). « Cible facile » Les quelques clubs de rugby qui existent dans les townships noirs manquent souvent de matériel, les sponsors ayant l’habitude de diriger leurs fonds vers les quartiers blancs. D’autant qu’avec tous les yeux tournés vers l’organisation de la Coupe du monde de football 2010, le rugby n’est pas une priorité. Les hommes politiques « haranguent les foules et multiplient les jérémiades parce que le rugby est une cible facile, écrit Clinton Van der Berg dans l’hebdomadaire Sunday Times. Mais ils ne fournissent pas de terrains dans les townships, des sessions d’entraînement ou l’alimentation nécessaire pour transformer un gringalet de 75 kg en un pilier de 115 kg. » Mais pour Chris Waldenberger, de l’hebdomadaire libéral Mail and Guardian, le rugby a eu tort de vouloir éviter toute transformation. « La pensée dominante semblait être que, tant que les Springboks remportent des victoires, les politiques pourraient être mis à l’écart. Cela montre que l’objectif de la transformation s’est perdu », écrit-il.
Les Springboks ont beau avoir remporté le titre de champions du monde de rugby, ils n’échappent pas au débat sur la composition raciale de leur équipe, toujours très blanche 13 ans après la chute du régime d’apartheid.
Avant même le retour des joueurs en Afrique du Sud, prévu mardi matin, les hommes politiques ont tempéré leurs messages de félicitations d’appels au...