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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Candidats dangereux « On ne peut être au four et au moulin », dit l’adage populaire. Abstraction faite du candidat atteint de narcissisme chronique, certains députés candidats à la présidence de la République vont depuis trois mois d’un camp à l’autre. L’un retourne sa veste au dernier moment, déclarant qu’il n’appartient à aucun camp ; l’autre, beau parleur, nous gave de discours ronflants et flous. Un pied dans la friche, l’autre dans le labour, comme le dit si bien un proverbe de chez nous. Théâtral, il apparaît quotidiennement sur notre petit écran. Il en oublie son propre groupe, y revient subitement, mais continue à donner son avis personnel sur n’importe quel sujet. Il se voit déjà président et se comporte comme tel. Les loyalistes et l’opposition ne sont pas nés de la dernière pluie : de tels candidats arrivistes, caméléons, sont dangereux. Ils pourraient dans le futur trahir le 14 et le 8 Mars après avoir fait des promesses qui ne seront pas tenues. Leila SABA Alliances politiques De nombreux partisans de Michel Aoun n’arrivent pas à se faire à l’idée que le général soit devenu proche du régime syrien. Pourtant dans l’histoire, le maréchal Pétain (auréolé de gloire après la Première Guerre mondiale) et Élie Hobeika (farouche résistant de 1976 à 1985) ont bien fait volte-face dans leur lutte contre l’occupant. En politique, les alliances sont rarement immuables. Dans toutes ses interviews, Aoun évite d’accuser la Syrie d’être responsable des attentats au Liban. Mais il y a plus de deux ans, il n’attendait pas l’issue de l’enquête pour incriminer Damas. Et quand il veut évoquer aujourd’hui les affres de l’occupation syrienne, il en fait porter la responsabilité au tandem Khaddam-Kanaan (l’un exilé, l’autre « suicidé ») et jamais à la famille Assad (elle ne devait pas être au courant !). Et parmi ses nouveaux alliés, on peut sans peine énumérer Émile Lahoud, Sleimane Frangié (qui lui a « prêté » la station de radio Saout el-Ghad), Élias Ferzli, Michel Samaha, Abdelrahim Mrad, Talal Arslane, le Hezbollah, qui ont tous en commun un attachement indéfectible au régime syrien, sans compter les jusqu’au-boutistes Wi’am Wahhab, Kanso et le dirigeant du parti Baas au Liban, qui le soutiennent ouvertement et qui ont été invités à l’inauguration de la permanence du CPL à Saghbine (cf. L’Orient-Le Jour du 10 septembre 2007). Comme l’a si bien écrit Carole Dagher en 1992 (déjà !), dans son excellent livre Les paris du général, « Michel Aoun s’est avéré être le meilleur allié de ses fossoyeurs ». Marwan ABI RACHED À l’heure des hauts gradés Il est bon parfois de se remémorer certains événements historiques même brièvement. Il est étrange que les militaires redeviennent à l’honneur surtout quand on sait qu’ils devraient se cantonner, en principe, à leurs glorieux exploits. On est prié de ne pas pousser des hauts cris en pensant que je calomnie la mémoire du général de Gaulle. D’abord, n’est pas de Gaulle qui veut ! Lui au moins a eu le courage de ses idées et surtout a su se retirer quand il le fallait, encore auréolé de gloire. Malheureusement, de nos jours, les généraux entrent en politique, arrivent parfois aux plus hauts postes et, du coup, oublient qu’ils ont un devoir envers le peuple. De ce côté, Dieu merci, nous n’avons pas eu à nous plaindre. Actuellement, la mode est de parler de l’élection présidentielle. Le dauphin paraît désigné. D’un général à l’autre, il n’y a que la tonsure qui change. Il faut en premier lieu espérer qu’il y ait une élection correcte dans le cadre des principes démocratiques et puis en deuxième lieu un président qui pourra satisfaire tous les Libanais (même si c’est une espèce rare). Dans le fond, le Liban, bien qu’il soit un petit pays, a rarement connu une actualité nationale aussi internationalisée. On pourra se vanter d’avoir été le nombril du monde un certain temps. Il faut juste espérer et croire à un Liban meilleur et en, tous les cas, tant qu’il y a de la vie, il y aura toujours de l’espoir. Jean-Paul MOUBARAK Raison d’État En médecine, quand tous les traitements échouent, nous avons recours à une chirurgie radicale, voire mutilatrice, afin de sauver la vie du malade. D’où la fameuse expression en dialecte populaire : l’ultime traitement est l’abcès fixation (al-kaï). En politique, c’est la raison d’État : on sacrifie les règles normales du jeu politique et on prend des décisions qui peuvent être majeures et malveillantes pour sauver le pays et les institutions de l’anéantissement. Actuellement, aucun responsable n’est capable de prendre des décisions unilatérales en ne tenant pas compte de ce que pensent les autres. À l’exception de notre éminent patriarche, le cardinal Sfeir. Le 21/06/2007 et dans le même coin du journal j’avais supplié le patriarche de se prononcer et de nous sauver, sauver le Liban, sauver les chrétiens du Liban et ceux de tout le Moyen-Orient. Aujourd’hui, je joins ma voix à tant d’autres voix pour vous supplier, Éminence, d’oublier les sentiments, les égoïsmes des uns et des autres, de trancher ce dilemme et de nommer celui que vous trouvez le plus éligible pour prendre les rênes du pouvoir. Que les autres acceptent ou qu’ils n’acceptent pas. Cela doit être le dernier de vos soucis. Raison d’État, Éminence, en ce moment les avis des autres n’ont aucune importance. Dr Fouad ATIK
Candidats dangereux


« On ne peut être au four et au moulin », dit l’adage populaire.
Abstraction faite du candidat atteint de narcissisme chronique, certains députés candidats à la présidence de la République vont depuis trois mois d’un camp à l’autre. L’un retourne sa veste au dernier moment, déclarant qu’il n’appartient à aucun camp ; l’autre, beau...