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Le Liban doit redevenir le pays de la joie de vivre

J’ai des amis qui ont passé dix jours à Rimini. Ils viennent de retourner, transformés par la joie de vivre de cette belle ville de la côte adriatique. Ma fille passe quelques jours au bord de la mer Morte et ses coups de téléphone sont enthousiastes sur la tranquillité qui règne dans ce nouvel eldorado. Mes voisins de palier ont passé quelques jours de détente à Charm el-Cheikh où ils ont oublié tous les soucis du quotidien. Que dire de nos parents aleppins qui nous vantent les nuits et les soirées enchantées qui rappellent les nuits du Beyrouth de notre jeunesse ? Nous, Libanais moyens, nous sommes jaloux de tout ce bonheur et de cette joie paisible que les gens retrouvent dès qu’ils sortent de ce pays. Du Nord au Sud, en Europe, Asie ou Moyen-Orient, la joie de vivre existe et les gens s’en battent l’œil que Bush et l’Iran veuillent en découdre, ou que le Hezbollah désire libérer seul la Palestine ou même de se raser pour devenir présentables. Dans notre pays, pourtant béni des dieux, l’élection d’un président nous met les nerfs en boule et nous laisse entrevoir des lendemains amers. Chaque leader doit nous sortir son discours quotidien, où il nous en fait voir de toutes les couleurs, sans oublier l’orange, nous promettant la destruction de notre bel Éden. De grâce, arrêtez cette mascarade ! Le Liban, pour retrouver sa nature normale, doit redevenir exclusivement un pays de tourisme, d’accueil et d’amour. Oublions l’Iran, la Syrie, l’Irak, l’Amérique. Oublions cette politique qui nous habite depuis le berceau et qui fait rêver un maronite de devenir président de la République, un chiite de diriger une Chambre de députés qu’on puisse ouvrir et fermer à sa guise, un sunnite de recréer le Croissant plus ou moins fertile, un Arménien de prendre enfin sa revanche sur le Turc, un grec-catholique essayant de ne pas devenir orthodoxe et un grec-orthodoxe de ne pas épouser une catholique, etc. De grâce, redevenons libanais, un point c’est tout, et redonnons au pays du Cèdre un peu d’espoir et à nos enfants le courage d’y demeurer et de penser à un avenir heureux. Un dernier conseil : préparons un grand train destination l’enfer, mettons-y nos hommes politiques et nos politiciens de salon et envoyons-les à tous les diables... Raymond NAHAS
J’ai des amis qui ont passé dix jours à Rimini. Ils viennent de retourner, transformés par la joie de vivre de cette belle ville de la côte adriatique. Ma fille passe quelques jours au bord de la mer Morte et ses coups de téléphone sont enthousiastes sur la tranquillité qui règne dans ce nouvel eldorado. Mes voisins de palier ont passé quelques jours de détente à Charm...