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L’Écosse du rugby au bord de la crise de nerfs

Une non-qualification du XV du Chardon pour les quarts de finale du Mondial, samedi contre l’Italie, serait un drame pour un rugby écossais qui traverse une période délicate de son histoire, plongé dans une crise structurelle et confronté à l’exil de ses joueurs. Depuis 1987, l’Écosse n’a jamais été absente des quarts de finale d’un Mondial. Une élimination serait donc, en elle-même, un séisme important dans ce fier pays des « Home Unions », bastion traditionaliste du jeu de « rugby football » mais qui n’a jamais su devenir une place forte du professionnalisme. Une humiliation en phase de poules viendrait probablement amplifier la crise qui secoue les structures de l’équipe nationale et du professionnalisme écossais, pour lequel 2007 restera comme une « annus horribilis ». La franchise des Border Reivers, région du sud du pays où le ballon ovale est pourtant plus populaire que le rond, a été dissoute en mai, après une saison misérable (deux victoires en 20 matchs de Ligue celtique, une en 6 matchs de Coupe d’Europe) et à cause d’importants problèmes financiers. Également pour des soucis d’ordre pécuniaire, l’équipe d’Édimbourg a été réintégrée cet été dans le giron fédéral après une longue bataille entre ses propriétaires privés et la fédération (SRU), endettée à hauteur d’une trentaine de millions d’euros à cause de la rénovation du stade de Murrayfield. Il y a quelques mois, la SRU a même envisagé tout haut de dissoudre ses trois franchises pro – pas seulement les Reivers, mais aussi Édimbourg et Glasgow – pour réfléchir à un modèle argentin purement amateur... Du coup, les meilleurs joueurs quittent l’Écosse pour les salaires plus attirants de la France ou du voisin anglais. La vague des transferts estivaux a été proche du tsunami : Simon Taylor au Stade français, Marcus di Rollo à Toulouse, Rory Lamont et Scott Lawson à Sale, Rob Dewey en Ulster, Cris Cusiter à Perpignan, Scott Murray à Montauban, Chris Paterson à Gloucester, Euan Murray à Northampton. Pour ne parler que des sélectionnés à la Coupe du monde... « Mauvaise période » La situation est telle que le XV du Chardon – déjà bon dernier du Tournoi des six nations, avec une défaite à domicile face à... l’Italie – ne peut pas se permettre de rater la marche des quarts de finale, samedi à Saint-Étienne. Si les joueurs du Chardon en sont conscients, ils ont toutefois décidé de ne pas s’en faire une montagne des Highlands. « Je ne pense pas que le rugby écossais soit en crise, je crois qu’il traverse une mauvaise période, assure le talonneur Ross Ford. Tout est lié au succès. Une victoire fera revenir la confiance. » « Un match important ? Je ne sais pas, explique le troisième ligne centre Simon Taylor dans sa plus belle langue de bois. Si la vie de quelqu’un était en jeu, alors ce serait un match important. Mais là, c’est un match de rugby et je ne pense pas au fait d’être le premier Écossais à rater les quarts de finale. » « Bien sûr que c’est un match important pour l’Écosse, le plus important de la saison, reprend le capitaine et troisième ligne Jason White. Mais j’espère plutôt qu’on jouera le match le plus important de notre saison la semaine prochaine... (en quarts de finale) »
Une non-qualification du XV du Chardon pour les quarts de finale du Mondial, samedi contre l’Italie, serait un drame pour un rugby écossais qui traverse une période délicate de son histoire, plongé dans une crise structurelle et confronté à l’exil de ses joueurs.
Depuis 1987, l’Écosse n’a jamais été absente des quarts de finale d’un Mondial. Une élimination serait donc, en...