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Actualités - OPINION

Le fait inaccompli...

Au premier jour du compte à rebours pour l’élection d’un président de la République, quelques députés assassinés sont symboliquement revenus hanter le Parlement. Ce n’est que justice puisque c’est pour leur appartenance à cette maison qu’ils ont été tués. Les députés libanais, 8 et 14 Mars, incapables de s’entendre sur la personnalité du successeur d’Émile Lahoud, ont néanmoins été capables de « mettre en scène » leur désaccord. Que se serait-il passé si, par erreur, 86 députés s’étaient retrouvés au même moment dans la même salle ? Le souvenir de la dernière élection-prorogation planait-il sur l’esprit des participants ? La résistance à cette prorogation symbolisait le premier acte d’affranchissement de la tutelle, la première lézarde dans le mur en béton armé de la peur. De 29 il y a trois ans, le nombre des « hommes d’honneur » est passé à 68 aujourd’hui. La progression est belle mais insuffisante pour sortir le pays du syndrome de Stockholm. Trop d’hommes politiques n’ont connu d’autres horizons que ceux de l’occupation syrienne. Peu d’hommes politiques ont eu le courage d’avouer leurs peurs comme l’a fait Walid Joumblatt, rompant l’isolement des revendications souverainistes chrétiennes. Émile Lahoud connaît-il la peur ? À J -60 de son départ, se demande-t-il ce qu’il a fait de son mandat prorogé ? En ce jour qui clôt un cycle de 18 ans : neuf années à la tête de l’armée où il a permis le renforcement de l’armement du Hezbollah au détriment de celui de l’armée libanaise et neuf années à la tête de la République où il a permis le renforcement de l’État Hezbollah au détriment de la République... En ce jour quasi anniversaire de la résolution 1559 des Nations unies stigmatisant le renouvellement forcé de sa magistrature, l’ironie de l’histoire veut qu’Émile Lahoud soit à New York, aux Nations unies. Pourvu qu’en parlant au nom du Liban qu’il représente si peu et si mal, il ne pense pas comme un soir lors d’un dîner officiel à l’Élysée que l’œil de Hafez el-Assad est dans la caméra. Car l’œil des Libanais et de l’histoire ne pardonnera pas tous ces inaccomplissements. Carla YARED
Au premier jour du compte à rebours pour l’élection d’un président de la République, quelques députés assassinés sont symboliquement revenus hanter le Parlement. Ce n’est que justice puisque c’est pour leur appartenance à cette maison qu’ils ont été tués. Les députés libanais, 8 et 14 Mars, incapables de s’entendre sur la personnalité du successeur d’Émile Lahoud, ont...