Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

MOMENTS INSOLITES - Avec Roula Saba Mouhanna, choisir une carrière devient plus facile  Coach professionnel, un métier des temps modernes Carla HENOUD

Non, Roula Saba Mouhanna n’est pas un entraîneur sportif ! Elle n’est pas, non plus, « formatrice », éducatrice, pédagogue ou psy. Son métier, dans lequel elle se sent tout à fait à sa juste place, qui est né aux États-Unis, bien évidemment, est, s’il fallait lui trouver un titre : conseillère professionnelle. S’adressant aux futurs universitaires qui n’ont pas encore découvert leur voie, aux entreprises et aux ONG pour leurs problèmes de recrutement ou autres, elle écoute, analyse, pose les justes questions, interprète et aide, enfin, dans le choix et l’orientation de chacun. Le tout selon la fameuse méthode Brikman à laquelle elle adhère officiellement. Veille de rentrée. La dernière avant la sacro-sainte fac. Et toujours pas de vocations, de choix, d’évidences, pour un nombre de jeunes, angoissés par un monde si compétitif où l’erreur, surtout d’orientation, est déjà une erreur professionnelle. Lendemain d’une journée de travail et ce même et triste sentiment d’avoir hérité, à l’orientale, de la vocation du père et du grand-père, mais qui n’est pas la sienne. Sentiment inconfortable de n’être pas au bon endroit. Celui qui permet d’offrir et d’exploiter le meilleur de soi. Et si l’on s’était trompé ? Quarante ans passés. Les enfants sont partis, la maison se vide. L’envie de changer de « carrière », de remplacer la fonction de mère de famille par un hobby qui aurait des airs de métier se fait sentir. Le diplôme, après tant d’années, s’est laissé oublier. Les envies ont évolué. Que faire ? Problèmes de communication, un directeur, on l’appelle aujourd’hui manager, avec ses employés, un employé avec/contre un autre, et la tension, on l’appelle aujourd’hui stress, devient ingérable. Les situations auxquelles fait face Roula Saba Mouhanna, fondatrice et directrice de sa société « Career, counceling and coaching », avec un plaisir évident, sont nombreuses. Elle en a elle-même fait l’expérience, lorsque, il y a quelques années, après des études de génie à l’AUB puis à l’Insead, après des métiers différents dans le domaine bancaire et le marketing, elle a brusquement su ce qu’elle « ne voulait pas faire ». Alors, pour savoir ce qu’elle voulait faire, et ce qu’elle ferait bien, elle découvre et subit le test de Brikman. « Grâce à mes réponses et leur interprétation, j’ai pu définir clairement mes capacités, mon caractère et tout ce dont j’ai besoin pour être une personne accomplie. » Elle comprit surtout qu’elle voulait travailler dans le domaine du coaching, complètement convaincue par la méthode qui lui fit voir la lumière. Après une formation à Londres avec Brikman International, elle devient coach certifié auprès de l’International Coach Federation. Un métier nouveau, moderne et encore très rare au Liban. Mode d’emploi La méthode porte le nom de son créateur, Roger W. Brikman. Cet ancien pilote qui, dans les années 50, fit des recherches auprès de scientifiques de l’université de Texas, afin de recruter des pilotes pour la US Air Force. Son doctorat intitulé « Test of social comprehension » va constituer la base de son travail, aujourd’hui diffusé dans le monde – son test est traduit en 11 langues. « La personne intéressée est soumise à 150 questions faciles, auxquelles il suffit de répondre par oui ou non, explique Roula. Des questions autour de 3 thèmes : comment la personne perçoit les autres ? Comment se perçoit-elle ? Et quelles sont ses envies ? » Mais pas de tricherie, la spontanéité est de rigueur, sinon l’analyse est faussée. « 45 minutes sont en général nécessaires. Les réponses sont envoyées au Texas. Je reçois une analyse de 40 pages. Je dois alors la transmettre et l’expliquer à la personne concernée. » Un rendez-vous est alors fixé, on l’appelle debriefing. Un entretien de trois heures durant lesquelles une vraie discussion s’installe. « C’est un travail de synergie entre nous deux. Il s’agit surtout de cerner les intérêts réels de cette personne. Ses points forts, son caractère social, ses réactions dans des situations stressantes et la manière de gérer les problèmes. » Suivant les réponses, les orientations deviennent plus claires. « Nous aidons à trouver le point commun entre ce qu’elle aime et ce qu’elle sait faire. C’est à la personne de voir, nous devons juste l’éclairer, la guider, l’aider à formuler les choses. » Cette méthode enregistre 90 % de crédibilité, avec, 50 ans plus tard, quelque 2 millions de demandes, et des clients prestigieux et diversifiés, individus, compagnies, agences gouvernementales et ONG. « J’aime aider, conclut Roula Saba Mouhanna. Aider les autres à mieux se connaître pour faire leur choix professionnel, qui est un choix de vie. Je ne traite pas le passé, mais le présent et le futur. Je souhaite que le coaching entre dans les habitudes et la culture des gens. » Sans doute une manière de construire une société mieux adaptée aux capacités et aux envies de chacun. Une société plus performante, plus heureuse aussi.
Non, Roula Saba Mouhanna n’est pas un entraîneur sportif ! Elle n’est pas, non plus, « formatrice », éducatrice, pédagogue ou psy. Son métier, dans lequel elle se sent tout à fait à sa juste place, qui est né aux États-Unis, bien évidemment, est, s’il fallait lui trouver un titre : conseillère professionnelle. S’adressant aux futurs universitaires qui n’ont pas encore...