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Actualités

Quelle sera la principale mission du nouveau président ?

Une tendance générale se dégage ici dans le sens d’un raffermissement du rôle du prochain président qui devra être appelé, si l’on en croit les réponses apportées à cette question, à jouer un rôle plus marqué, à s’affirmer crescendo dans ses fonctions de chef d’État. Bien sûr, l’accord de Taëf a réduit considérablement les pouvoirs du président de la République, transformant le système politique en démocratie parlementaire. Toutefois, et malgré ces amendements constitutionnels, le président conserve malgré tout une marge de manœuvre importante qui n’est pas suffisamment mise en relief. Un examen plus approfondi de l’article 53 de la Constitution tel qu’il a été amendé par la loi constitutionnelle du 21 septembre 1990 démontre trois grandes possibilités pour le président en exercice de s’affirmer. Le premier alinéa de l’article 53 dispose en effet que le président « préside » le Conseil des ministres « quand il le souhaite, sans participer aux votes ». Malgré le fait qu’il ne participe pas aux votes, et en dépit du fait qu’il ne peut désormais nommer son Premier ministre qu’après avoir procédé à des consultations obligatoires comme le souligne l’alinéa 2 du même article, et qu’ « on est loin du temps où le président de la République désignait comme premier ministre des hommes à sa dévotion ou n’ayant pas d’assise populaire suffisante » (1), il n’empêche que le président pourra user de son influence et de son charisme avant la tenue du Conseil des ministres afin de peser de tout son poids sur le cours du vote. Certes un chef d’État faible et totalement impopulaire dans les rangs de ses ministres ne pourra pas s’imposer car en définitive – et la Constitution le dit expressément – le pouvoir exécutif appartient au Conseil des ministres. L’alinéa 11 de l’article 53 permet aussi au président de s’affirmer dans ses fonctions de chef d’État puisque ce texte lui permet de « soumettre au Conseil des ministres les affaires nouvellement surgies sans qu’elles soient inscrites à l’ordre du jour ». Cela lui donne ainsi la possibilité de pousser les ministres à examiner certains sujets d’actualité brûlante que le cabinet voudrait peut-être passer sous silence ou remettre indéfiniment. L’alinéa 12 va dans le même sens puisqu’il permet au chef de l’État de convoquer le Conseil des ministres en approbation toutefois avec le président du Conseil. Ces trois alinéas laissent malgré tout une certaine marge de manœuvre au président de la République, à condition toutefois qu’il soit prêt et déterminé à les assumer. Il lui reviendra donc de puiser, dans le texte de la Constitution, les moyens de sa politique d’homme d’État, et c’est un peu le message que les Libanais tentent de faire passer par le biais de la réponse qu’ils ont apportée à cette question. (1) La Constitution libanaise, commentaire de Béchara Matta. * L’étude a été menée sous la forme d’entretiens CATI avec un échantillon de 500 personnes habitant Beyrouth et le Mont-Liban. L’échantillon a été choisi pour être représentatif de la distribution par âge, sexe et confession de la région étudiée. L’enquête a été menée par des intervieweurs spécialisés puis contrôlée par leurs supérieurs hiérarchiques. Les enquêtes ont été contrôlées à un taux de 100 % par écoute téléphonique. En conséquence, des mesures strictes de contrôle de qualité ont été  appliquées et assurées. N.B. Dans les graphes où la somme des pourcentages est égale  à 100% avec plus ou moins 1% d’écart, cela est dû à un arrondissement du système d’analyse. Dans les graphes où la somme des pourcentages est supérieure à 100%, cela est dû au fait que c’est une question à réponses multiples.
Une tendance générale se dégage ici dans le sens d’un raffermissement du rôle du prochain président qui devra être appelé, si l’on en croit les réponses apportées à cette question, à jouer un rôle plus marqué, à s’affirmer crescendo dans ses fonctions de chef d’État.
Bien sûr, l’accord de Taëf a réduit considérablement les pouvoirs du président de la République,...