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PHOTOGRAPHIE - Une exposition itinérante à Khan el-Franj, puis à Tripoli et Beyrouth L’islam européen, version anglaise, par Peter Sanders

Depuis plus de trente ans, au gré de ses voyages à travers tous les pays du monde, il cherche, par ses photographies, à transmettre et faire connaître l’esprit de l’islam. Loin des clichés stéréotypés et des amalgames, le capteur d’images anglais Peter Sanders expose au Liban des images d’une Grande-Bretagne tolérante et accueillante. Sponsorisée par le British Foreign Office, cette exposition itinérante plante ses pénates au Khan el-Franj à Saïda jusqu’au mardi 18 septembre avant de faire sa tournée du pays. * En 2005, le Foreign and Commonwealth Office a sponsorisé Peter Sanders pour réaliser une collection de photos reproduisant la vie des musulmans en Grande-Bretagne. C’est ainsi qu’est née cette exposition intitulée « L’Art de l’intégration : l’islam sur les terres vertes et plaisantes de Grande-Bretagne ». Le photographe british qui s’est converti à l’islam est reconnu au niveau international comme l’un des photographes d’avant-garde du monde musulman. Ces photos mettent en relief la façon dont les musulmans sont impliqués dans les activités quotidiennes habituelles, dans le genre d’activités entreprises par des personnes appartenant à n’importe quelle composante de la société britannique. Cette exposition « salue la contribution ordinaire et extraordinaire apportée par des musulmans à la vie quotidienne de notre pays », souligne un communiqué du FCO. Né à Londres en 1946, Sanders a entamé sa carrière de photographe professionnel au milieu des années soixante en tirant des portraits des stars du show-biz comme Bob Dylan, Jimi Hendrix, The Doors, The Who, the Rolling Stones… Vers la fin des années 70, après un voyage en Inde, il s’est embarqué dans un périple spirituel qui l’a mené à se rendre dans divers pays du monde islamique. À son retour en Grande-Bretagne, il s’est converti à l’islam. Peter « Abdelazim » Sanders sera en 1971 l’un des premiers occidentaux à photographier les rituels du pèlerinage de La Mecque. Ces clichés ont été publiés dans le Sunday Times Magazine et The Observer. Pour lui, la foi et la photographie vont de pair. « L’islam est une science. La photographie, un art. » « L’islam, en Chine, est chinois ; en Afrique, il est africain et en Grande-Bretagne, il est british », dit-il encore. À travers ses photos, il voudrait souligner que les musulmans enrichissent la société britannique diversifiée depuis plus d’un siècle. « Contrairement aux images véhiculées par les médias, la grande majorité des musulmans vivent en paix et d’une manière productive au sein d’un pays qui les a bien intégrés. » Plus important encore, ses photographies célèbrent les êtres humains. Elles capturent des moments intimes qui sont un reflet des vérités universelles de l’humanité – le rire d’un vieil homme chinois musulman, deux femmes iraniennes bavardant joyeusement ou le sourire d’enfants sénégalais. Il y a là également des médecins, des chercheurs, des écrivains, des enseignants, des calligraphes, des icônes du rock et du folk-rock, un architecte primé, un éditeur, un sculpteur, un artiste de graffiti, une esthéticienne, un policier, un styliste, un chauffeur de taxi, des étudiants à Eton, d’autre à Oxbridge. Il est compréhensible que la diplomatie britannique ait fait de l’islam un axe majeur de son action. Au Foreign Office, une section spéciale, créée après les attentats du 7 juillet 2005, a pour nom « Engaging with the Islamic World ». Les Britanniques sont soucieux d’améliorer leur image, après leur participation à la guerre en Irak. Cette communication s’adresse également à la communauté musulmane en Grande-Bretagne. Elle vise ainsi à montrer que le gouvernement de Sa Majesté considère l’islam avec bienveillance et, surtout, à mettre en avant les vertus du modèle d’intégration anglais. On y voit une jeune femme aux yeux bleus, voilée dans le drapeau anglais, un imam officiant au prestigieux collège d’Eton, le prince Charles visitant une école coranique entre deux petites filles voilées, une église anglicane transformée en mosquée, une styliste dessinant des vêtements islamiques, un chirurgien musulman officiant, avec ce commentaire sous la photo : « Votre cœur est entre ses mains. » Comme Peter Sanders nous le démontre si bien, le monde déborde de couleurs. L’exposition a déjà été présentée en Égypte, au Qatar, à Bahreïn, au Koweït. C’est aussi un livre à paraître en fin d’année. Le photographe a par ailleurs publié en 2002 un magnifique ouvrage intitulé In the Shade of the Tree (À l’ombre de l’arbre) qui rassemble une quarantaine de ses plus belles photographies du monde musulman agrémentées de citations du Coran, de la tradition musulmane et de commentaires personnels (ouvrage en langue anglaise). Il travaille actuellement sur plusieurs ouvrages dont un intitulé Seek Knowledge even in China (Recherchez la connaissance même en Chine), consacré aux musulmans chinois et un autre, Meetings with Mountains (Rencontres avec les montagnes), regroupant de très rares photographies de grands savants et shouyoukh musulmans. Maya GHANDOUR HERT
Depuis plus de trente ans, au gré de ses voyages à travers tous les pays du monde, il cherche, par ses photographies, à transmettre et faire connaître l’esprit de l’islam. Loin des clichés stéréotypés et des amalgames, le capteur d’images anglais Peter Sanders expose au Liban des images d’une Grande-Bretagne tolérante et accueillante. Sponsorisée par le British...