Les Bleus du Calcio

Passage en revue des quatre joueurs de la sélection française qui jouent cette saison dans le Calcio et pour lesquels le choc des éliminatoires de l’Euro 2008, Italie-France, samedi à San Siro, a forcément un parfum particulier, qu’ils soient remplaçants ou titulaires. David Trezeguet (Juventus Turin) : Trezeguet est en ce moment au centre de tous les regards. Raymond Domenech, qui ne l’avait plus appelé depuis un France-Argentine (perdu par les Bleus 1 à 0 en amical) le 7 février, a refait appel à lui pour la rentrée internationale en Slovaquie, en le titularisant avec les A’ le 21 août (défaite française 1 à 0). De quoi épicer encore un peu plus la relation torturée entre les deux hommes. « Il (Domenech) m’a manqué de respect, a lancé récemment Trezeguet dans la presse. Je n’ai pas compris (d’être en A’), j’ai quand même disputé trois Coupes du monde et deux championnats d’Europe avec l’équipe de France. Ça sert à quoi, les A’ ? » Puis le joueur de la Juve a été convoqué dans le groupe pour Italie-France. « J’ai abandonné les états d’âme, le seul objectif est de se qualifier pour l’Euro », a expliqué Domenech. Sans oublier la forme étincelante de Trezeguet, qui vient de marquer ce week-end son 99e but en série A ! Le Franco-Argentin a marqué 4 buts en 2 matches pour le retour en élite de la Juve, dont un triplé. En Italie, où peu de gens comprennent que Domenech préfère Henry à Trezeguet (34 buts en 69 sélections), les spéculations vont déjà bon train sur la présence ou non du joueur de la Juve sur la pelouse à San Siro. Patrick Vieira (Inter Milan) : une ombre plane sur sa participation au match. Le capitaine des Bleus a été touché derrière une cuisse lors de son retour à la compétition avec les A en Slovaquie le 22 août (victoire française 1-0) après une heure de jeu. Domenech est optimiste sur ses chances de jouer, même s’il concède que le choix reviendra au champion d’Italie. Si « Pat » ne peut pas tenir sa place, Jérémy Toulalan, auteur d’un début de saison remarqué avec Lyon et qui a marqué des points chez les Bleus la saison passée, pourrait avoir sa chance. Philippe Mexès (AS Rome) : comme Trezeguet, ses relations avec Domenech sont sur courant alternatif. Le défenseur central avait mal vécu sa non-sélection pour le Mondial 2006. « Je trouve quand même dommage (...) qu’on ne vienne même pas m’observer lors de la finale de la Coupe d’Italie », avait-il déploré dans France Football en décembre en parlant de l’encadrement des Bleus. La presse italienne lui avait ensuite attribué des propos acides – « Je le trouve antipathique » – sur Domenech. « Il n’y a pas d’ambiguïté dans les propos que j’ai eus et qu’il a eus, on est de grands garçons, on sait ce qu’on a dit, de quoi on a parlé, il n’y a pas de souci », avait commenté en Slovaquie Mexès. Si Gallas devait, comme c’est probable, déclarer forfait, le joueur de l’AS Rome reste une option pour le remplacer, même si Domenech a testé en Slovaquie avec succès le repositionnement d’Abidal dans l’axe, avec Evra à gauche. Sébastien Frey (Fiorentina) : numéro deux derrière Mickaël Landreau (qui remplace Grégory Coupet blessé), Frey n’a aucune chance de jouer si les blessures n’accablent pas le portier du PSG. En Italie, sa cote est énorme. « Frey est extraordinaire », a titré sur lui La Gazzetta dello Sport après deux parades fabuleuses face à l’AC Milan (1-1) en championnat. Ce match avait lieu à San Siro lundi. Frey pourra donc parler aux autres Bleus de l’ambiance de ce stade, mais surtout des Milanais Gattuso, Pirlo, Oddo ou encore Inzaghi que les Français risquent de croiser samedi soir.