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Actualités - REPORTAGE

PORTRAIT D’ARTISTE - Pour un jazz cool et métissé Les notes bleues de la sublime Norah Jones

Il y a du conte de fées dans cette vie et cette carrière. Norah Jones laisse bien derrière elle les chanteuses qui forment le peloton de premier rang de la « soul music » ou du « jazz métissé » telles Diana Krall ou Joss Stone. Des chanteuses qui vendent pourtant leurs albums à des centaines de milliers d’exemplaires, sans parler de leurs atouts vocaux ou physiques. Mais un talent ou une personnalité doivent-ils absolument être comparés, se mesurer à d’autres ? Se dépasser est-il une fatalité d’artiste ?… Est-ce là la rançon de la gloire et du succès ? Toujours est-il que la sublime Norah Jones est incomparable et son talent, en si peu de temps, c’est-à-dire depuis 2002, s’est imposé sur le marché et est entré droit aux cœurs de millions de fervents auditeurs. De la grâce, de l’élégance, du rythme, de la douceur, de la poésie, des mots qui sonnent justes, de la mélancolie, la vie au quotidien, du rêve à revendre, c’est tout cela à la fois les ballades des temps modernes que chante Norah Jones. Norah Jones, digne fille du plus grand sitariste au monde, Ravi Shankar. Une parenté à laquelle elle ne s’est d’ailleurs jamais accrochée, tout en défendant avec sincérité et probité ce que sa merveilleuse inspiration lui susurre et lui suggère… Tout d’abord, la diva du jazz ne s’est jamais montrée au grand public, du moins en faisant étalage de ses frasques amoureuses ou de ses caprices : discrétion, dévotion à son art, pudeur sont les grandes lignes de vie d’une star qu’on vient de découvrir sur grand écran dans le film de Wong Kai-wai, My Blueberry Nights. En tout sérieux de comédienne, elle donne la réplique au ravageur Jude Law et la pétillante Nathalie Portman. On y découvre la grande beauté d’un visage aux grands yeux ardents et à la bouche pulpeuse. On découvre avec ravissement que Norah Jones, avec ses opulents cheveux d’ébène de princesse indienne, est bien plus qu’une voix qui murmure en accents suaves et volatils tout le malaise ou la félicité de vivre… Une amie des Grammys Award Née le 30 mars 1979 à New York, Norah Jones a grandi avec sa mère Sue Jones à Dallas. Pour la musique de fond, c’était Bill Evans et Billie Holliday qui ont bercé son enfance. Études de musique et spécialisation dans le piano jazz (avec déjà de nombreux prix !) : ce qui explique ces splendides et lumineuses coulées de notes quand la voix égrène en toute suave douceur son « blues ». Des cafés de Manhattan où elle s’installe au groupe funk Wax Poetic qu’elle intègre, pour vite se reprendre en main et fonder son propre groupe de musiciens, Norah Jones, en termes contemporains, a joliment bourlingué, pour mieux se retrouver ! Et voilà qu’en 2002 sort son premier album, Come Away With Me. Tous les mélomanes acceptent l’invite de cette fuite sur les ailes de la nuit, succombent au charme, et c’est le miracle d’un succès fou. Huit Grammys Award viennent récompenser ce triomphe sans précédent, même dans le monde des variétés. Rafler autant de prix était phénoménal. C’était sans conteste une reconnaissance publique qu’une étoile, et pas une comète, est née ! Norah Jones chante par la suite, en diverses occasions, avec Ray Charles et Bob Dylan. Des monstres sacrés, elle n’a plus rien à craindre. Au contraire, cette jeune femme a sacrément de l’assurance, du talent, même (et l’on mesure le poids des mots !) un certain génie… Bien sûr, on guette, un peu sournoisement il est vrai, mais aussi avec beaucoup de sympathie et d’enthousiasme, le second opus de la jeune chanteuse. Un opus qui sort sans tarder, en 2004, sous le titre Feels Like Home. Virage inattendu avec ce « country » se greffant sur du « blues » toujours teinté de spleen, de tristesse, de fragilité, de délicatesse et de poésie, mais aussi de rythme chaloupé et d’une certaine sensualité. Nouveau profil d’une artiste qui ne se laisse pas facilement cataloguer. Incroyable mais vrai, nouveau succès fracassant, avec plus d’un million d’exemplaires vendus, juste une semaine après la sortie du CD, et trois nouveaux Grammy renforcent la célébrité de la jeune artiste pour ceux qui osent avoir l’ombre d’un doute quant à son immense talent… Récemment arrive dans les bacs ce Not too Late où Nora Jones, en couverture de la pochette, pose un peu nonchalamment, telle une petite fille en état de défense d’être grondée, avec une robe rouge vif zébrée de rayures noires. Pas trop tard ? Not too Late, pourquoi ? Pour les intermittences du cœur, pardi, pour le temps qui passe, pour les êtres qu’on ne rencontre pas, pour la vie qui ne se fait pas comme on la désire, comme elle devrait se faire…Une fois de plus. Norah Jones, de sa belle voix chaude, a trouvé les mots justes, les airs qui transportent, les ritournelles qui envoûtent, la musique, puisée à plus d’une source, impalpable, soyeuse et un peu languide, qui fait rêver… Edgar DAVIDIAN


Il y a du conte de fées dans cette vie et cette carrière. Norah Jones laisse bien derrière elle les chanteuses qui forment le peloton de premier rang de la « soul music » ou du « jazz métissé » telles Diana Krall ou Joss Stone. Des chanteuses qui vendent pourtant leurs albums à des centaines de milliers d’exemplaires, sans parler de leurs atouts vocaux ou physiques....