Iran - Téhéran « luttera » contre les étudiants accusés de pactiser avec les USA Un général, ancien pasdaran, nommé vice-ministre de l’Intérieur

Le général Alireza Afshar va remplacer comme vice-ministre de l’Intérieur iranien le principal conseiller du président Mahmoud Ahmadinejad, Mojtaba Samareh Hachémi, a annoncé hier la télévision d’État. Le général Afshar est nommé à un poste-clé : il a en charge l’organisation des élections, avec des législatives prévues en 2008, il contrôle partiellement les gouverneurs généraux des 30 provinces du pays, et préside un organe qui délivre les licences d’activité des ONG et partis politiques. Cette nomination accroît, dans ce ministère, le poids des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime, qui pourrait être inscrit par les États-Unis sur leur liste d’organisations « terroristes ». Le général Afshar, qui était jusqu’ici commandant adjoint de l’État-major des forces armées, en charge des affaires culturelles, a en effet effectué l’essentiel de sa carrière dans le corps des Gardiens de la révolution, ou pasdarans. Il rejoint au ministère de l’Intérieur le général Mohammad Baqer Zolqadr, qui était premier adjoint du commandant des Gardiens de la révolution, avant sa nomination début 2006 comme vice-ministre de l’Intérieur en charge des affaires de sécurité. Le président Mahmoud Ahmadinejad, élu en juin 2005, et qui dirige le gouvernement, est lui aussi un ancien membre des Gardiens de la révolution. M. Samareh Hachémi a expliqué quitter le poste de vice-ministre, car il était « trop occupé » par ses autres fonctions, selon une déclaration sur le site de la télévision. Considéré comme l’éminence grise de M. Ahmadinejad, il était son premier conseiller quand ce dernier était maire de Téhéran (2003-2005), avant de le suivre à la présidence. Parallèlement, Gholam-Hossein Mohsen-Ejeie, ministre des Renseignements iranien, a indiqué hier que l’Iran luttera contre les étudiants soupçonnés d’être « en contact » avec des responsables américains et de vouloir renverser le régime. Les autorités ont récemment multiplié les mises en garde sur les dangers pour les Iraniens d’entrer en relation avec des responsables américains, alors que la crise perdure autour du programme nucléaire controversé de l’Iran. Huit étudiants de l’Université Amir Kabir de Téhéran ont été arrêtés en mai, accusés d’avoir publié des caricatures contraires à l’islam dans un journal étudiant. Cinq d’entre eux ont été libérés, mais trois sont toujours en détention. La mise en garde du ministre intervient alors que trois Irano-Américains sont accusés d’avoir collaboré avec les Américains pour renverser le régime iranien. Deux d’entre eux sont toujours détenus alors que l’universitaire Haleh Esfandiari a été relâchée sous caution la semaine dernière.