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CORRESPONDANCE - 70 ans et lauréat du prix Polar Steve Reich revisite la musique minimaliste WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

On touche du bois par superstition et aujourd’hui, au pays de l’Oncle Sam, on se laisse aller à la Musique pour pièces de bois signée Steve Reich, l’un des grands compositeurs de musique américaine contemporaine, que l’on revisite à l’occasion de son 70e anniversaire. Une commémoration célébrée tous azimuts. Il y a d’abord eu la sortie d’une compilation de ses œuvres, intitulée Phases, du nom du genre qu’il a lancé dans les années 60. Puis il y a eu plusieurs concerts consacrés à ses œuvres, dont l’un donné par le groupe So Percussion. À cette occasion, les musiciens avaient interprété deux morceaux-clés de l’œuvre de Steve Reich, considéré comme le pionnier de la musique minimaliste. Le premier est Musique pour pièces de bois. À travers cette œuvre, le compositeur voulait expérimenter les instruments les plus simples. Ainsi, basée sur le concept de « musique de phase » qu’il cultivait, elle reposait sur l’impact de marteaux en bois sur des cylindres choisis en fonction de leurs timbres. Si cette création semble avoir été écrite pour des instruments nullement sophistiqués, elle requiert une grande habileté d’interprétation. C’est ce qu’a révélé la performance des cinq musiciens de So Percussion qui, placés en demi-cercle, ont fait entendre de fascinantes et amples sonorités ondulatoires et des timbres modulants tirés du bois. Le groupe s’est aussi fait l’écho d’une autre facette de l’inspiration de Reich, illustrée par son œuvre Musique pour 18 musiciens, à la fois considérée comme une des pièces maîtresses du compositeur, mais également un travail essentiel de la musique contemporaine, en particulier de la musique minimaliste. Ici dominent les xylophones qui se mêlent, tour à tour, à d’autres instruments classiques et ethniques, tel le métallophone. À noter que la musique de Steve Reich procède souvent par récupération de sonorités quotidiennes, comme les sirènes des pompiers dans City Life ou le bruit des trains dans Different Trains. Les sons peuvent être tels quels ou imités par des instruments. La parole articulée occupe également une place importante chez lui, souvent sous une forme répétée, comme dans The Cave ou Three Tales. Ce genre de chant continu est l’une des caractéristiques de ses compositions. L’équivalent musical du Nobel Au tournant des années 60, il avait transposé ses recherches sur le déphasage de bandes enregistrées pour des compositions acoustiques. Il explore ainsi la répétition de motifs mélodiques et rythmiques. Ses recherches continuelles l’amènent à s’intéresser aux musiques traditionnelles (ghanéennes, balinaises notamment) et à adopter les nouvelles technologies musicales (synthétiseur, sampler...). À noter que la musique minimaliste a été embrassée par d’autres éminents compositeurs américains : Philip Glass, John Adams, Terry Riley et Michael Gordon. Récemment, le saxophoniste Sonny Rollins et Steve Reich ont été les deux nouveaux lauréats du prix Polar Music. Ils ont reçu cette prestigieuse distinction des mains du roi de Suède, Charles XVI Gustave, lors d’une cérémonie à Stockholm. Le prix Polar Music, souvent baptisé le prix Nobel de musique, est la plus importante récompense de musique en Suède. Doté d’un million de couronnes (109000 euros), il a été créé par Stig Anderson, manager du groupe pop suédois ABBA, en 1989.
On touche du bois par superstition et aujourd’hui, au pays de l’Oncle Sam, on se laisse aller à la Musique pour pièces de bois signée Steve Reich, l’un des grands compositeurs de musique américaine contemporaine, que l’on revisite à l’occasion de son 70e anniversaire. Une commémoration célébrée tous azimuts. Il y a d’abord eu la sortie d’une compilation de ses œuvres,...