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Définition d’une zone dangereuse

Récemment, je recevais la visite d’une amie. Je lui demandais pourquoi elle ne venait pas plus souvent me voir. Sa réponse : « Tu vis dans une zone dangereuse. » Zone dangereuse ? Je me demande ce que veut dire cette notion. Depuis la soi-disant élimination des blocs Est-Ouest et la mise au carreau de la « ligne verte » qui a séparé les Libanais durant dix-sept ans, je ne situe plus quelles sont les zones dangereuses, et depuis 2005 encore moins. Alors tentons de définir la notion de « zone dangereuse » car entendons-nous, au Liban, le sens varie en fonction des circonstances. Avant 2005, c’était Beyrouth-Ouest (puisqu’il faut revenir à l’ancienne terminologie). Allez savoir pourquoi… Selon les faits divers, le nombre de crimes était bien plus important dans des zones dites sécurisées que dans les zones « sauvages » où la civilisation n’avait pas encore atteint un taux suffisant pour certaines personnes aux esprits futiles. Évidemment, ce n’est pas probant pour ces personnes. Rien ne prouve rien. Mauvaise foi ? Non, simples préjugés sans fondements, utiles pour la génération d’après-guerre à qui on a inculqué ces principes qui ne veulent rien dire. Il y en a même qui m’ont dit qu’une fois arrivés dans le secteur Ouest de Beyrouth, l’air leur était devenu irrespirable. Pourtant il n’est pas pire qu’ailleurs. En tout cas plus respirable que celui des usines qui bordent un côté de l’autoroute Beyrouth-Jounieh. Après 2005, les mentalités ont changé. Oh, pas trop quand même, sinon certaines personnes perdraient leurs principes d’ouverture d’esprit et d’acceptation de l’autre. Il s’est avéré que les véritables zones dangereuses se situaient entre Achrafieh et Kaslik. C’est drôle quand même pour des zones où la sécurité est supposée avoir atteint des limites incontestables. Pour ne pas qu’on me dise que je suis partial, je ne nierai pas le terrible attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à nombre d’autres personnes, et qui a tout déclenché, ou encore celui de Mazraa. Mais après ? Citons les régions : Zalka, Bauchrieh, Kaslik, Jounieh, Achrafieh et j’en passe... Donc maintenant, définissons de nouveau la zone dangereuse : une zone dangereuse est une zone où sont commis des attentats et où la sécurité est précaire. Je ne sais pas si cette définition vous satisfait. Car si nous nous y limitons, aucune région n’est vraiment sûre. La preuve en est les derniers attentats contre la Finul. La vérité est qu’il n’y a pas vraiment de zones dangereuses et de zones sûres. Il y a des mentalités qui doivent changer et des préjugés à effacer des mémoires. En cette année 2007, des attentats sont perpétrés dans tout le Liban. Aucune zone n’a vraiment été épargnée. Alors, qu’on arrête de me dire telle zone est dangereuse et telle autre ne l’est pas. Actuellement, le concept de sécurité n’existe pas vraiment et le danger est entier où que l’on soit. Nous sommes tous égaux. Il est temps que les gens changent et que les nouvelles générations se décident à faire fi de certaines idées reçues. Ce sera difficile, dites-vous ? Mais quand on veut, on peut ! Jean-Paul MOUBARAK Juriste

Récemment, je recevais la visite d’une amie. Je lui demandais pourquoi elle ne venait pas plus souvent me voir. Sa réponse : « Tu vis dans une zone dangereuse. »
Zone dangereuse ? Je me demande ce que veut dire cette notion. Depuis la soi-disant élimination des blocs Est-Ouest et la mise au carreau de la « ligne verte » qui a séparé les Libanais durant dix-sept ans, je ne situe...