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Bangladesh - Un mort dans les heurts ; des universitaires exigent le départ de l’armée de leur campus Face aux violences étudiantes, le gouvernement impose un couvre-feu

Le gouvernement du Bangladesh, soutenu par l’armée, fait face à sa plus grave crise depuis sa nomination en janvier sous l’état d’urgence et a imposé hier un couvre-feu illimité dans six villes du pays, après trois jours de violentes manifestations étudiantes. Le couvre-feu était effectif depuis 20h heure locales et « jusqu’à nouvel ordre » dans six villes, conformément à ce qu’avait annoncé en fin de journée le porte-parole du gouvernement, Fahim Munaim. Toutes les universités et établissements d’enseignement supérieur seront également fermés dans ces localités, avait-il ajouté. Les six villes concernées sont la capitale Dacca, Rajshahi et Sylhet, dans le Nord, ainsi que Chittagong, Barisal et Khulna, dans le Sud. À Dacca, bureaux et commerces ont baissé le rideau plus tôt que d’habitude et les rues étaient désertes. Avant l’instauration de ces mesures d’exception, une personne avait été tuée hier et plusieurs dizaines blessées à Rajshahi au cours de nouveaux heurts entre étudiants et policiers antiémeutes. Les uns jetant des pierres, les autres ripostant par des tirs de gaz lacrymogènes. Des violences sporadiques ont encore éclaté à l’université de Dacca où les étudiants exigent depuis lundi le départ des forces de sécurité stationnées depuis janvier sur leur campus. Les soldats ont bien quitté les lieux dans la matinée, mais cela n’a pas suffi à apaiser la colère estudiantine. Les télévisions montraient aussi des manifestants armés de bâtons et de pierres, circulant dans Dacca et dans la cité méridionale de Chittagong. Les échauffourées ont commencé lundi à l’issue d’un match de football pendant lequel plusieurs étudiants ont été molestés par des militaires, selon la police. Une manifestation contre ces agressions présumées a alors dégénéré en bataille rangée faisant entre trente et une centaine de blessés. Avant d’imposer un couvre-feu, les autorités avaient appelé au calme et menacé de réprimer les « agitateurs ». « Si la police ne parvient pas à contrôler la situation, cela veut dire que l’imposition de la loi martiale est inévitable », a avancé un analyste, sous le couvert de l’anonymat. Un autre commentateur à Dacca est du même avis, mais selon lui, les généraux bangladais sont divisés sur cette question. Un gouvernement intérimaire de technocrates a pris le pouvoir le 12 janvier dernier, porté par les militaires, après l’annulation d’élections législatives prévues dix jours plus tard. Depuis lors, les autorités étaient plutôt populaires. Elles se sont lancées dans une vaste purge de l’ancienne classe dirigeante présumée corrompue de ce pays pauvre d’Asie du Sud. Les libertés publiques ont aussi été restreintes et plus de 150 responsables politiques, hommes d’affaires et hauts fonctionnaires ont été arrêtés. Un nouveau scrutin législatif doit tout de même avoir lieu d’ici à la fin 2008.



Le gouvernement du Bangladesh, soutenu par
l’armée, fait face à sa plus grave crise depuis sa nomination en janvier sous l’état d’urgence et a imposé hier un couvre-feu illimité dans six villes du pays, après trois jours de violentes manifestations étudiantes.
Le couvre-feu était effectif depuis 20h heure locales et « jusqu’à nouvel ordre » dans six villes,...