Rechercher
Rechercher

Actualités

Plus de 60 % des Français ont une opinion positive de leur chef d’État Cap des 100 jours et premiers écueils en vue pour « l’hyperprésident » Sarkozy

Après cent jours au pouvoir menés au pas de charge, le président français Nicolas Sarkozy jouit toujours d’une large popularité, mais la faible croissance pourrait peser sur sa volonté de relance. À peine rentré de ses vacances aux États-Unis, Nicolas Sarkozy, 52 ans, a repris son rythme effréné, fidèle à son image de dirigeant omniprésent et volontariste depuis son investiture, le 16 mai. Mais la santé chancelante de l’économie française et les répercussions de la crise boursière internationale sont de mauvais augure pour M. Sarkozy qui s’était engagé à créer un « choc de croissance », à donner davantage de pouvoir d’achat aux Français et à rétablir le plein emploi en cinq ans. La croissance n’a atteint que 0,3 % au 2e trimestre, le déficit commercial a continué de se creuser et les investissements restent atones. Le gouvernement s’évertue à afficher sa confiance et affirme que son objectif de 2,25 % cette année reste « atteignable ». Mais la grande majorité des économistes voient la croissance sous la barre des 2 %, plaçant la France en bas de tableau en Europe. Cette situation risque de « réduire sensiblement la fenêtre d’opportunité pour les réformes », estime Mathieu Kaiser, analyste de la BNP Paribas. M. Sarkozy a cependant assuré qu’il allait encore « accélérer », prévoyant de s’attaquer notamment aux dossiers épineux de la modernisation du marché du travail et, en 2008, des retraites, face à des syndicats tentant de se mobiliser, mais divisés et sur la défensive. Cet été, les députés ont déjà voté un premier train de mesures comprenant un « paquet fiscal » (instaurant notamment une détaxation des heures supplémentaires) d’un coût de quelque 13 milliards d’euros par an et l’instauration d’un service minimum dans les transports publics en cas de grève. M. Sarkozy a toutefois essuyé un revers quand le Conseil constitutionnel a censuré la rétroactivité d’avantages fiscaux sur les intérêts d’emprunts immobiliers, une de ses promesses-phares. Il a dû s’employer à désamorcer les polémiques sur le coût de ses vacances dans une luxueuse villa du New Hampshire (estimé à 44 000 euros, payés par des amis), ou sur d’éventuelles « contreparties » concédées au régime libyen pour obtenir la libération des infirmières bulgares, en juillet. M. Sarkozy continue de bénéficier d’un large soutien dans l’opinion. Il a toutefois connu en août une baisse de popularité, avec 61 % de Français se disant « très » ou « plutôt » favorables à son action, contre 66 % en juin, selon un sondage Ipsos. La politique « d’ouverture » à gauche, symbolisée par la nomination comme ministre des Affaires étrangères du socialiste Bernard Kouchner, très populaire, continue de séduire. M. Sarkozy a promis de la poursuivre. Le Parti socialiste (PS), principal parti de l’opposition, fortement divisé depuis la défaite de Ségolène Royal, voit toutefois se profiler les signes d’une fin de « l’état de grâce » pour un président ayant réduit ses ministres au rôle de figurants et qui se retrouvera exposé si l’opinion se retourne. Le chef du PS, François Hollande, a dénoncé la méthode du « fracas » et du « coup d’éclat permanent » de M. Sarkozy. Il a fustigé une politique économique et fiscale dont les Français, prédit-il, vont devoir payer la « facture », peut-être dès la rentrée. « L’“hyperprésident” en fait trop », a estimé de son côté le quotidien Le Monde. « Je suis payé pour décider, je décide », a rétorqué M. Sarkozy dans un entretien à la presse diffusé hier. « Vous me dites que l’état de grâce ne durera pas, mais vous le dites depuis cinq ans », a ajouté le président, faisant allusion à son entrée au gouvernement comme ministre de l’Intérieur en 2002.
Après cent jours au pouvoir menés au pas de charge, le président français Nicolas Sarkozy jouit toujours d’une large popularité, mais la faible croissance pourrait peser sur sa volonté de relance.
À peine rentré de ses vacances aux États-Unis, Nicolas Sarkozy, 52 ans, a repris son rythme effréné, fidèle à son image de dirigeant omniprésent et volontariste depuis son investiture,...