Silence inquiétant d’un Saoudien détenu à Guantanamo

La famille de Khaled Hassan Hussein al-Sharif, un Saoudien détenu sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, s’inquiète de son silence prolongé, a rapporté hier le quotidien saoudien Okaz. Citant le frère du détenu, Ibrahim, le journal précise que « la famille commence à s’inquiéter parce qu’elle n’a plus de nouvelles de Khaled depuis plus de trois mois ». « D’habitude, Khaled envoyait entre cinq et sept lettres par mois, soit plus de 400 lettres en six ans. Depuis trois mois, nous n’avons reçu aucune lettre », a ajouté Ibrahim. Interrogé par l’AFP, l’avocat des familles des détenus saoudiens, Kateb al-Chemmari, a imputé aux autorités pénitentiaires américaines la responsabilité du retard du courrier des détenus en raison, selon lui, du « contrôle strict » de ce courrier. « Il y a des familles saoudiennes qui n’ont pas reçu de courrier depuis plus d’un an », a affirmé Me Chemmari en appelant les autorités américaines à « libérer les détenus ou à les juger d’une manière équitable ». Trois détenus saoudiens sont morts durant leur détention à Guantanamo, dont l’un en mai 2007 et les deux autres en juin 2006. La thèse du suicide, évoquée aux États-Unis pour expliquer leur décès, avait été contestée par des défenseurs des droits de l’homme en Arabie saoudite. L’Arabie saoudite a annoncé en juillet dernier le rapatriement de seize Saoudiens de Guantanamo, portant à 77 le nombre de ses ressortissants rapatriés de cette base américaine. Au total, 53 autres Saoudiens restent toujours détenus à Guantanamo, selon le ministère saoudien de l’Intérieur. Près des 800 personnes y ont été internées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001. Le centre compte aujourd’hui moins de 400 détenus.