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LIVRES Une sélection d’ouvrages en langue arabe Voyage autour des mots…

L’été est une saison propice à la lecture. Si les livres en français ou en anglais, notamment la fiction romanesque souffrent presque de pléthore sur les rayons surchargés des librairies, le livre arabe ne s’en porte guère plus mal. Au contraire, riche de cette culture « mondialiste » où les frontières et les langues sont mises à rude épreuve, le voilà nanti, avec les insondables apports de la traduction, de plus d’une fenêtre sur des civilisations, des manières d’être et de vivre, et des expériences différentes. Aujourd’hui, un voyage autour des mots, c’est aller au-delà de la banalité du quotidien, c’est découvrir des paysages nouveaux, c’est écouter des musiques venues d’ailleurs. De la biographie aux méandres de l’histoire, au portrait d’un homme ou d’une femme sous les feux de l’actualité, en passant par des parcours de vie, témoignage de l’endurance, de la force de combat et de l’abnégation humaine, voilà des livres qui ne laissent pas indifférents et suscitent, par l’exemple donné ou suggéré, réflexion et méditation. Alia Riad el-Solh, « De l’indépendance à la liberté » Survol de l’histoire Pour une figure de proue et une grande dame du monde arabe, et l’on nomme bien entendu la regrettée Alia Riad el-Solh, les éditions Dar an-Nahar (avec le concours des Fondations Riad el-Solh et Nadia Tuéni) viennent de consacrer un ouvrage de 296 pages où ses articles et six de ses interviews ont été répertoriés, sériés et rassemblés. Préfacé par Ghassan Tuéni, qui offre la lecture de ces pages comme on se rendrait à une visite où réside Alia Riad el-Solh, c’est-à-dire en toute chaleureuse sympathie et affectueuse amitié, ce livre jette un regard lucide et intelligent sur tout le passé du pays du Cèdre ainsi que les remous du monde arabe, aussi bien sociaux, culturels que politiques, par le truchement d’une pertinente plume en langue arabe, à la fois fine et brillante. De l’article paru en 1963 sur la commémoration du souvenir de Riad el-Solh jusqu’à celui de l’an 2005 sur Gebran, Alia Riad el-Solh ne laisse rien passer comme de l’eau coulée sur du marbre. Elle épingle, saisit et commente les événements avec acuité, courage et perspicacité. À titre d’exemple, une de ses phrases restées célèbres : « L’indépendance du Liban est née dans la maison de mon père, mais je ne suis pas sa sœur mais sa servante ! » À travers ces pages vibrantes de vie, ces témoignages intenses, ces analyses sans concessions, cette plume alerte et souvent virtuose, en ne trahissant jamais la simplicité et la clarté de la formulation, une éminente personnalité féminine est à redécouvrir. Une voix qui retrace l’histoire et que l’on écoute avec infiniment de plaisir. Et les Libanais, en ces moments cruciaux et plus que jamais, ont tant besoin de leçon et d’exemple de sagesse, de confiance, de compréhension, de sincérité, de courage. « Témoignage », de Nicolas Sarkozy Le credo d’un président Sous le titre Shahada (Témoignage) de Nicolas Sarkozy (paru aux éditions Dar an-Nahar, 192 pages, avec la traduction d’Odette Nahas Yanieh), la possibilité est donnée, aux lecteurs non francophones, de découvrir la personnalité, les credo et les combats du nouveau président de la République française. Un livre qui eut un succès retentissant lors de sa sortie en France, avant les élections présidentielles, et qui lève le voile, sans ambages, sur les aspirations d’un homme d’action qui a foi dans le renouveau pour une vie meilleure. Relevons quelques lignes de l’avant-propos, juste pour donner le ton de cet ouvrage entre l’essai politique et la confidence mesurée : « Aussi loin que je me souvienne, ma mémoire me ramène à ce point essentiel, “le travail”. Surtout je me vois demandant du “ travail”. La politique n’est pas dans ma tradition familiale. Au contraire, tout ce que j’ai vu dans ma vie m’en a éloigné : je n’ai ni argent ni ascendance et je ne suis pas fonctionnaire. Quant à mon nom, de sonorité étrangère, il aurait pu me garder, comme bien d’autres, à l’ombre. Mais la politique a un pouvoir déterminant incomparable et elle ne peut qu’être avec les Français et non avec d’autres ou contre eux. J’aime l’idée de participer au travail pour un but précis et c’est celui de permettre à des millions de gens d’avoir de l’espoir. Car beaucoup ont renoncé de croire qu’il y a des lendemains meilleurs ou un avenir meilleur à leurs enfants. Ce que je veux dire, c’est que le destin n’est pas une fatalité pour ceux qui osent et tentent d’agir. Et la plus dangereuse des attitudes vis-à-vis de notre pays et vis-à-vis de chaque Français, dans un monde en constante et rapide transformation, ce serait l’immobilisme. J’aime bâtir, travailler et résoudre des problèmes. Je crois ferme qu’il faut atteindre les buts qu’on s’assigne et que l’effort est toujours récompensé en fin de compte. Et c’est pour cela que j’exerce le travail politique. » Propos qui, avec le recul du temps, prennent des proportions différentes maintenant que l’homme est au pouvoir. Des propos qui devraient faire rimer aspiration et action. « Min al-Dar ila al-Alam », de Kamal al-Chaer Le monde des affaires et une carrière au sommet Il y a des rêves d’enfant qui soutiennent et illuminent toute une vie. Il y a aussi le défi et l’acharnement au travail plus que gratifiants. Dans ce sillage de réussite phénoménale se situe la carrière internationale de Kamal al-Chaer qui, à force de détermination, de volonté et de labeur, a forcé les portes, non seulement du marché arabe mais mondial, pour avoir une place au soleil dans les cercles fermés du monde des affaires. Un des hommes d’affaires les plus influents du Proche-Orient, directeur de Dar el-Handassah, fondée déjà depuis plus d’un demi-siècle, Kamal al-Chaer, né en Jordanie, a fait ses études à l’AUB de Beyrouth ensuite à Michigan et Yale. Son livre Out of the Middle East, paru initialement en anglais, est traduit aujourd’hui en arabe grâce à Najwa Nasr et revu par Sleimane Bakhti. Un livre qui retrace une carrière au sommet dans le monde des architectes, c’est-à-dire ces bâtisseurs qui changent le profil et la face des villes modernes. Dans la rude compétition internationale, Kamal al-Chaer raconte, en toute sincérité et transparence, les grands faits qui ont marqué son parcours jalonné de succès. Un parcours où le Proche-Orient, zone et espace livrés à de turbulents remous politiques et sociaux, est le cœur battant de toute préoccupation pour des projets de grande envergure. E. D.
L’été est une saison propice à la lecture. Si les livres en français ou en anglais, notamment la fiction romanesque souffrent presque de pléthore sur les rayons surchargés des librairies, le livre arabe ne s’en porte guère plus mal. Au contraire, riche de cette culture « mondialiste » où les frontières et les langues sont mises à rude épreuve, le voilà nanti, avec...