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Un peu plus de... Leich Heik Baladé ?

C’est une question que tout le monde se pose. Pourquoi mon pays est-il ainsi ? Cette question, on en débat, on tergiverse, on s’engueule à son propos. On cherche des coupables, des responsables, dedans, dehors, sans jamais vraiment se remettre en question. Autour d’une table ronde, dans un article, dans le Courrier des lecteurs, au cinéma ou au théâtre, on se pose éternellement cette question. Ramez, jeune rappeur de 29 ans, se l’est posée en chanson : Leich Heik Baladé ?  Un rap que l’on entend sur presque toutes les fréquences en ce moment, dont le texte est chanté en français et le refrain en arabe. « C’est de mon pays dont je viens parler, lieu mixte entre guerre et paix/Au coin de la rue, des soldats armés jusqu’au bout des dents prêts à t’embarquer si tu t’opposes à leur tempérament/Les conducteurs sont aussi fous, savoir conduire c’est savoir être fou. » Le rap c’est ça. Comprendre l’impact et le poids des mots. Cette chanson, Ramez l’a écrite pour les autres, ceux d’ailleurs. Pour qu’ils comprennent ce qu’est le Liban. Et le rap est aujourd’hui le meilleur mode d’expression musicale. Le rap libanais, c’est du vrai rap. Pas le clinquant, m’as-tu vu, chaîne en or et jolies filles que les Américains prônent dans leurs chansons. Non, le rap libanais, c’est le rap originel, celui des revendications, des interrogations, des doléances face à un pays et une société qui partent en vrille. De Rayess Bek, en passant par Kitaa B et Ramez, le rap libanais s’est fait une jolie place sur la scène musicale libanaise. Pourtant ça n’a pas toujours été facile. Disques publiés à compte d’auteur, censure et concurrence de l’oriental, les rappeurs, comme la plupart des chanteurs libanais, ont du mal à émerger… et à s’exporter. « Pour mon EP, on m’a dit que s’il avait du succès au Liban, ma maison de disque l’exporterait », nous confie Ramez. Étonnant comme raisonnement. Surtout quand on sait le succès des Libanais à l’étranger. De Élie Saab à Nadine Labaké, en passant par Amin Maalouf, Carlos Ghosn ou Gabriel Yared, le Libanais se vend bien. Et si la mode, l’art, la littérature ou le cinéma ont fait des adeptes, la scène musicale libanaise a du mal à s’imposer, dedans comme dehors. Alors, les chanteurs et groupes se battent, rament un peu, puis récoltent les fruits de leur patience. Ramez, ancien animateur radio, le sait bien. Quittant le Liban pour la France puis les États-Unis pendant la guerre, il y revient, avec l’expérience de la radio aux USA dans les poches. Là-bas, il anime une émission de radio sur le campus de son université, remporte un prix qui lui permettra d’organiser un concert. Deux des titres qu’il a écrits sont pris et figurent sur une compilation, Songs from the Edge, 2001… De retour à Beyrouth, il rencontrera bien plus de difficultés à imposer le tandem radio-rap qu’aux USA. Il enchaîne émissions et concerts, et c’est ainsi que Ramez se fait remarquer par ACID Production, une division de Temple Entertainment. Il travaille dur, rentre en studio et son « bébé » voit enfin le jour cet été. Un excellent travail et six titres au final, qui oscillent entre rap revendicateur, réflexion et humour (« Le boulet », ou l’histoire d’un mec qui n’assure pas). Un jeune homme à suivre, parce qu’il ira très loin… Par Médéa azouri habib
C’est une question que tout le monde se pose. Pourquoi mon pays est-il ainsi ? Cette question, on en débat, on tergiverse, on s’engueule à son propos. On cherche des coupables, des responsables, dedans, dehors, sans jamais vraiment se remettre en question. Autour d’une table ronde, dans un article, dans le Courrier des lecteurs, au cinéma ou au théâtre, on se pose éternellement cette...