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Actualités - CHRONOLOGIE

Association - Elle regroupe historiens, critiques, chercheurs et artistes Une ONG académique pour documenter et promouvoir l’art arabe

Une ONG académique, l’Association pour l’art moderne et contemporain dans le monde arabe, en Iran et en Turquie (AMCA), vient de naître. C’est une initiative privée, apolitique, à but non lucratif, qui vise à tisser ou renforcer les liens entre universitaires, historiens de l’art, artistes et critiques en vue de développer l’étude de l’art contemporain dans les pays de la région. «Nous facilitons la communication et la coopération entre les membres de ce réseau en organisant des conférences, en tenant des réunions et en échangeant les informations à travers un site Web et le mail électronique », précise Nada Shabout, la présidente de cette association. Professeur assistant à la University of North Texas, Shabout est titulaire de la bourse Fulbright qui lui permet d’effectuer des recherches dans son domaine de spécialisation et de prédilection : l’art arabe. « Étant d’origine irakienne, j’ai développé une compréhension et une sensibilité envers l’art arabe, en général, et celui de l’ancienne Mésopotamie, en particulier », dit-elle. À l’université, Shabout se heurtait tout le temps à un problème des plus frustrants : l’absence de données sur son sujet d’étude et l’impossibilité de localiser les œuvres d’art pour en faire l’analyse. Elle devait se rendre à l’évidence : l’art arabe est un domaine inexploré, non défriché que beaucoup méconnaissent totalement. La spécialiste reconnaît pourtant que nous assistons actuellement à un intérêt croissant pour ce domaine. « Cela est dû en grande partie à la situation politique de ces pays, aux guerres et aux conflits qui les propulsent au-devant de l’actualité mondiale. Mais il y a aussi un côté plus positif mais tout aussi troublant, les ventes aux enchères conduites par Sotheby’s et autres manifestations culturelles qui se multiplient dans les pays du Golfe » et qui stimulent un marché jadis presque inexistant. Shabout a alors décidé de remédier à ces lacunes. « Sylvia Naef, de l’Université de Genève, et moi avions codirigé un colloque sous le thème « Du local au global, les arts visuels dans les pays de l’Est méditerranéen, entre le marché mondial et les attentes locales », organisé dans le cadre des 7es Rencontres de recherches sociales et politiques en Méditerranée qui se sont déroulées à Florence, en Italie, en mars 2006 », raconte-t-elle. Parmi les objectifs de ces rencontres : former une organisation. Cette idée a été développée au cours d’un meeting à Boston de la MESA (Middle East Study Association). C’est là également que le nucléus de l’AMCA a été formé. Les objectifs, alors ? « Sur le court terme, il s’agit d’apporter la reconnaissance à un domaine méconnu et négligé, et de permettre la création d’un espace institutionnel pour la recherche et l’étude. Pour le long terme, nous voudrions susciter et développer un forum de discussion sur l’art arabe et de servir comme plate-forme aux artistes et chercheurs à travers le monde. » L’AMCA est actuellement en cours d’enregistrement légal en tant qu’organisation. « Nous avons formé un comité de direction intérimaire (voir encadré) et rédigé la charte et le règlement interne. Une soixantaine de membres sont déjà recrutés. » Le lancement officiel se fera en novembre 2007 lors d’une rencontre de la MESA à Montréal. Shabout reconnaît que le nom de l’organisation lui a donné du fil à retordre. « Il fallait faire attention aux connotations que le titre pourrait véhiculer. C’est pour cela que nous avons omis la désignation géopolitique de Proche-Orient ou d’art islamique qui devrait inclure le Pakistan et d’autres pays. L’Iran et la Turquie sont, par contre, inclus à cause de leur forte interaction historique avec le monde arabe. » Nada Shabout (qui finalise actuellement un ouvrage intitulé Modern Arab Art : Formation of Arab Aesthetics, aux éditions University of Florida Press, à paraître en octobre) utilise ses contacts et ses connaissances pour aider à sauver les œuvres d’art en Irak. Le musée irakien de Bagdad avait la plus riche collection d’art mésopotamien au monde. Il a été pillé dans les jours qui ont suivi l’arrivée des troupes américaines à Bagdad en avril 2003. Shabout est donc en train de constituer une base de données des objets ainsi dérobés et de rédiger un historique du développement de l’art contemporain dans ce pays. L’intérêt que l’AMCA a suscité jusqu’à présent témoigne de son potentiel. Ceux qui souhaitent recueillir plus d’informations ou faire partie de cette nouvelle ONG devront contacter Dina Ramadan au dar2103@columbia.edu. L e comité de direction Nada Shabout, présidente Sarah Rogers, présidente élue Dina Ramadan, secrétaire trésorière Shiva Balaghi, Beral Medra, Salwa Mikdadi et Silvia Naef, membres fondateurs Nasser Rabbat, conseiller honoraire. Maya GHANDOUR HERT

Une ONG académique, l’Association pour l’art moderne et contemporain dans le monde arabe, en Iran et en Turquie (AMCA), vient de naître. C’est une initiative privée, apolitique, à but non lucratif, qui vise à tisser ou renforcer les liens entre universitaires, historiens de l’art, artistes et critiques en vue de développer l’étude de l’art contemporain dans les pays de la...