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Abbas à Moscou pour demander à la Russie un rôle accru au Proche-Orient Le gouvernement palestinien prône un islam de tolérance, le Hamas l’accuse d’abandonner la « résistance »

Le nouveau programme du gouvernement mis au point par le Premier ministre palestinien Salam Fayyad s’engage à empêcher que des violences soient commises au nom de l’islam, une mesure qui vise indirectement le Hamas. Parallèlement, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a entamé hier une visite en Russie pour demander à Moscou de jouer un rôle accru dans le processus de paix au Proche-Orient et faire le point sur le conflit qui l’oppose au Hamas, interlocuteur des Russes. Dans son nouveau programme, l’administration Fayyad souhaite établir une stratégie destinée à « promouvoir l’islam en tant que religion de tolérance ». Le gouvernement souhaite de plus empêcher « l’utilisation de l’islam pour justifier les tueries, le rejet des autres et la destruction ». Ces formules visent clairement les islamistes du Hamas, qui contrôlent depuis plus d’un mois la bande de Gaza, après de violents affrontements avec le Fateh de Mahmoud Abbas. Le Hamas accuse Abbas d’avoir mené un coup d’État en formant en Cisjordanie un nouveau gouvernement dont est exclu le mouvement islamiste, qui avait remporté il y a un an et demi les élections législatives. Vendredi, des responsables palestiniens ont confirmé l’abandon dans le programme de la résistance « armée » à l’occupation israélienne. Dans le texte, Fayyad affirme que son gouvernement « se conformera pleinement aux accords bilatéraux et multilatéraux signés par l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien, et l’Autorité nationale palestinienne, y compris ceux signés avec Israël ». Réagissant au nouveau programme, les mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique ont accusé hier le gouvernement Fayyad d’avoir abandonné la « résistance ». Le gouvernement de M. Fayyad « a abandonné le principe des principes du peuple palestinien (la résistance), accepté et reconnu de tout le monde », affirment les deux mouvements dans un communiqué conjoint. « Cette position condamnable montre le vrai visage de ce gouvernement et de ses membres qui ont abandonné la résistance, le sang et la souffrance des blessés et des prisonniers dans le but de satisfaire l’ennemi sioniste et le plus grand diable de la terre, l’Amérique, et recevoir des dollars », ajoutent-ils. Le Hamas et le Jihad islamique ont appelé les Palestiniens « à faire barrage » à la position gouvernementale et « à y répondre avec une escalade de la résistance contre l’occupation sioniste à Gaza, en Cisjordanie et dans toute la Palestine ». Par ailleurs, une centaine de Palestiniens, sur les milliers retenus en Égypte, sont arrivés hier dans la bande de Gaza, via Israël, par le point de passage d’Erez, a constaté un photographe de l’AFP, alors que d’autres restaient bloqués du fait, selon eux, de leur soutien au Hamas. L’Égypte et Israël étaient parvenus à un accord samedi permettant à environ 600 Palestiniens bloqués en Égypte de passer par Israël dimanche et lundi pour rejoindre Gaza et l’ensemble des Territoires. Le Hamas a dénoncé cet accord. « Nous ne sommes pas contre le retour des Palestiniens et l’arrêt de leurs souffrances, mais l’occupation israélienne ne doit pas décider des mouvements d’entrée et de sortie », a affirmé le mouvement islamiste dans un communiqué. Dans le même temps, le Hamas a affirmé hier qu’environ 2 000 fonctionnaires palestiniens, embauchés par l’ancien gouvernement d’Ismaïl Haniyeh, avaient commencé à recevoir leurs salaires. Le président Abbas avait ordonné à tous les fonctionnaires de la bande de Gaza de ne pas collaborer avec le gouvernement démis de M. Haniyeh. Le président Abbas a par ailleurs entamé hier une visite de trois jours en Russie pour demander à Moscou de jouer un rôle accru dans le processus de paix au Proche-Orient. C’est le premier déplacement de M. Abbas en Russie depuis que le pouvoir à Gaza a été pris par la force par le Hamas. Il doit rencontrer le président Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le dirigeant palestinien « informera le président Poutine de la situation palestinienne intérieure et demandera un rôle russe accru dans le processus de paix », a indiqué son porte-parole Nabil Abou Roudeina. Sa venue intervient sur fond de multiplication des efforts diplomatiques destinés à relancer les pourparlers de paix. Peu après son arrivée, M. Abbas a par ailleurs déclaré hier à Moscou ne pas avoir discuté directement avec M. Olmert d’un transfert de 90 % du territoire de la Cisjordanie aux Palestiniens, selon les agences russes. « Comme vous, j’ai appris cette nouvelle des journaux, des informations. Je n’ai pas entendu cela directement de Olmert lui-même », a-t-il déclaré, selon Interfax. M. Olmert avait déclaré mercredi dernier à Jérusalem : « Nous avons commencé très sérieusement à parler avec M. Abbas du processus de paix et des questions qui peuvent permettre d’établir un État palestinien. »
Le nouveau programme du gouvernement mis au point par le Premier ministre palestinien Salam Fayyad s’engage à empêcher que des violences soient commises au nom de l’islam, une mesure qui vise indirectement le Hamas. Parallèlement, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a entamé hier une visite en Russie pour demander à Moscou de jouer un rôle accru dans le...