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ÉLECTIONS - Le Premier ministre conservateur Shinzo Abe ne compte pas démissionner La droite japonaise au pouvoir subit une très lourde défaite aux sénatoriales

La coalition au pouvoir au Japon a subi une très lourde défaite aux élections sénatoriales d’hier, perdant sa majorité à la Chambre haute, un échec qui n’a pas empêché l’impopulaire Premier ministre conservateur Shinzo Abe de se dire déterminé à rester au pouvoir. Selon les sondages à la sortie des bureaux de vote, le Parti libéral-démocrate (PLD) de M. Abe et son allié, le petit parti bouddhiste Nouveau Komeito, ont obtenu entre 31 et 43 sièges sur les 121 en jeu. La chaîne de télévision privée TBS a évoqué « une défaite historique ». Ce scrutin, dramatisé et médiatisé, avait valeur de test national même si les Japonais n’élisaient que la moitié des 242 sénateurs. Le PLD et le Komeito devaient conserver au moins 64 sièges, sur les 76 qu’ils défendaient, pour conserver la majorité à la Chambre haute. C’est la première fois en neuf ans que le PLD, qui domine la vie politique japonaise depuis un demi-siècle, perd la majorité dans l’une des deux Chambres. En revanche, les centristes du Parti démocrate du Japon (PDJ), la principale force d’opposition, ont progressé de façon spectaculaire : le PDJ est crédité d’une soixantaine de sièges (contre 32 actuellement). Confronté à son premier verdict populaire depuis son arrivée triomphale au pouvoir en septembre 2006, M. Abe, 52 ans, a déjà fait savoir qu’il ne démissionnerait pas, quelle que soit l’ampleur de la défaite. En théorie, M. Abe peut en effet continuer à gouverner puisque le PLD jouit – depuis 2005 et jusqu’en 2009 – d’une majorité écrasante à la Chambre des députés, qui élit le Premier ministre. Le Premier ministre a répondu par l’affirmative quand les journalistes lui ont demandé s’il entendait rester à la tête du gouvernement. « M. Abe souhaite poursuivre ses réformes de l’éducation et la révision de la Constitution », les deux piliers de son programme, ont affirmé les médias. Mais, selon les politologues, la pression pour qu’il démissionne restera très forte si la débâcle annoncée se confirme. « Le comptage des votes vient à peine de commencer. Nous ne saurons rien tant que tous les bulletins n’auront pas été comptés », a insisté le chef du comité électoral du PLD, Yoshio Yatsu. « Ces élections ont représenté pour nous une rude bataille, à cause du fiasco des retraites et des scandales financiers », a-t-il cependant reconnu. En dix mois, Shinzo Abe a vu sa cote de popularité chuter vertigineusement en raison d’une série quasi ininterrompue de bévues et de scandales financiers impliquant des proches. Il a payé aussi un manque d’expérience et d’autorité. Le plus jeune Premier ministre de l’après-guerre s’était engagé à tourner « définitivement » la page de l’après-guerre et à bâtir une « belle nation » censée redonner leur fierté aux Japonais. Mais le programme très idéologique de Shinzo Abe semble s’être heurté à l’indifférence, sinon à l’hostilité, de beaucoup de Japonais plus préoccupés par l’emploi, le bien-être économique ou le vieillissement rapide de la population. Outre l’écart croissant entre riches et pauvres, la campagne électorale a été dominée par un énorme scandale concernant le système des retraites : cinquante millions de dossiers de cotisants sont devenus purement et simplement inutilisables. Fort habilement, le chef de l’opposition, Ichiro Ozawa, avait axé sa campagne sur la vie quotidienne des Japonais et les régions rurales, bastions de la droite, qui se sentent abandonnées par le pouvoir central. « Nous nous sommes rendu compte à quel point l’insatisfaction du peuple était forte. Les gens fondent beaucoup d’espoirs sur nous », a estimé son adjoint, Yukio Hatoyama, secrétaire général du PDJ.
La coalition au pouvoir au Japon a subi une très lourde défaite aux élections sénatoriales d’hier, perdant sa majorité à la Chambre haute, un échec qui n’a pas empêché l’impopulaire Premier ministre conservateur Shinzo Abe de se dire déterminé à rester au pouvoir.
Selon les sondages à la sortie des bureaux de vote, le Parti libéral-démocrate (PLD) de M. Abe et son...