Astana, une nébuleuse autour de Vinokourov

L’équipe Astana, qui a quitté le Tour de France après le contrôle antidopage positif d’Alexandre Vinokourov, s’est construite autour de son chef de file kazakh avec le soutien des autorités du Kazakhstan. Immatriculée en Suisse, avec son service course à Neuchâtel, la formation managée par le Suisse Marc Biver (un nouveau venu dans cette fonction) a recyclé plusieurs anciens coureurs de T-Mobile, l’équipe allemande qui a rompu avec l’époque de son ancien leader Jan Ullrich, suite au scandale Puerto. Pour avoir couru durant six saisons dans la formation allemande (2000 à 2005), « Vino » a bien connu coureurs et membres de l’encadrement. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que les Allemands Matthias Kessler (contrôlé positif en avril) et Andreas Kloden l’aient rejoint à l’intersaison. Tous deux étaient proches d’Ullrich avec lequel ils avaient l’habitude de s’entraîner en Suisse, leur pays commun de résidence. Le Russe Sergey Ivanov et le Kazakh Sergey Yakovlev, autres anciens de l’équipe allemande, ont également signé pour Astana à l’intersaison. Tout comme les Italiens Paolo Savoldelli et Eddy Mazzoleni, ce dernier étant confronté depuis quelques semaines à une affaire de dopage datant de 2004. Comme Phonak Dans l’encadrement, l’Allemand Mario Kummer, formé à l’école est-allemande, exerce la même fonction à la direction sportive que lors des saisons précédentes chez T-Mobile. Quant au Belge Walter Godefroot, longtemps numéro un de la formation allemande, il occupe une position de manager technique jusqu’à fin juillet. Ces dernières semaines, Astana a licencié Kessler, s’est séparée de Mazzoleni. Mais le nombre d’affaires qui touche cette équipe, parrainée par un conglomérat d’importantes firmes kazakhes et encouragée par le gouvernement de ce pays (le ministre de la Défense était en contact quotidien avec l’équipe), ne peut que rappeler la cascade de cas qui avait touché l’an passé Phonak, la formation de l’Américain Floyd Landis. Entre Landis, dans l’attente du verdict de son contrôle positif du Tour 2006 qu’il pensait avoir gagné, et Vinokourov existe un autre point commun... lié au matériel. Tous deux utilisaient un vélo du même fabricant suisse (BMC), un constructeur haut de gamme.