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Actualités - CHRONOLOGIE

La collection de l’impératrice Joséphine au château de Malmaison exposée à Londres

Un musée londonien offre une plongée au cœur du château de Malmaison au temps de l’impératrice Joséphine qui avait fait de sa résidence campagnarde l’écrin de sa collection d’art dont une grande partie a été portée par les vents de l’histoire vers la Russie. Dans le cadre de son partenariat avec le musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, l’institut Courtauld présente à Somerset House, jusqu’au 4 novembre, un aperçu de la galerie construite par Joséphine pour accueillir sa collection dans son château de Rueil-Malmaison, près de Paris. « C’est une grande émotion pour moi de voir toutes ces œuvres ensemble pour la première fois », a déclaré Bernard Chevallier, directeur du musée du château de Malmaison depuis 28 ans, lors d’une conférence de presse. Composée surtout de peintures, l’exposition comprend également La Danseuse, une des quatre sculptures de marbre blanc réalisées par Antonio Canova, ainsi que des éléments de services en porcelaine et des objets plus personnels dont une robe de cour en tulle brodé d’argent. L’exposition explique aussi les circonstances parfois dramatiques dans lesquelles certaines œuvres ont été obtenues : fin 1806, Joséphine a reçu une quarantaine de toiles confisquées après la bataille de Iena aux princes du Hesse-Cassel. Collectionneuse de maîtres anciens italiens, flamands et hollandais, l’impératrice, considérant avoir un rôle de mécène, commandait ses œuvres contemporaines à des artistes inconnus. Elle avait ainsi lancé le mouvement Troubadour, lié à la mort et à la séparation avec un retour à l’atmosphère gothique et au Moyen Âge. Lorsqu’elle est décédée en 1814 d’une angine mal soignée, l’ancienne épouse de Napoléon possédait 350 tableaux, contre seulement une cinquantaine en 1805. Elle avait aussi trois millions de francs de dettes, un « gouffre à l’époque », selon M. Chevallier. C’est là qu’a commencé le transfert de la collection vers la Russie : le tsar Alexandre I a acheté 38 tableaux, épongeant un million de francs de la dette et reçu en cadeau les quatre sculptures Canova. En 1829, Hortense de Beauharnais, la fille de Joséphine, a vendu une trentaine de toiles au tsar Nicolas I dont la fille préférée Maria a épousé en 1839 le petit-fils de Joséphine, Maximilien, à la condition que le couple s’installe à Saint-Pétersbourg. Le jeune homme avait emporté les œuvres héritées de son père. Après la Révolution russe de 1917, les œuvres ont été nationalisées et sont allées enrichir les collections du musée de l’Ermitage.


Un musée londonien offre une plongée au cœur du château de Malmaison au temps de l’impératrice Joséphine qui avait fait de sa résidence campagnarde l’écrin de sa collection d’art dont une grande partie a été portée par les vents de l’histoire vers la Russie.
Dans le cadre de son partenariat avec le musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, l’institut...