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À Stockholm et Paris III, Athènes répond présent à l’appel du Liban Athènes, de notre envoyée spéciale Liliane MOKBEL

À Stockholm et à Paris III, Athènes a répondu présent à l’appel du Liban. La contribution de la patrie de Périclès au cours des deux conférences internationales d’aide au Liban s’est élevée à 5 millions d’euros. Ce montant devrait s’ajouter aux 2,3 millions d’euros consentis par la Grèce au pays du Cèdre, lors de l’offensive israélienne de juillet 2006. Ce qui porte l’assistance financière de la Grèce à plus de 7,3 millions d’euros en moins d’un an. Ce partenariat à la coopération entre les deux pays ne date pas d’hier. Depuis que la Grèce a accédé au titre de pays donateur au sein de l’Union européenne, soit en 2000, sa contribution au développement du Liban s’est chiffrée entre 2000 et 2005 à quelque 12 millions d’euros, notamment dans les domaines de la reconstruction des infrastructures, la coopération technique — qui englobe des études de faisabilité, des expertises, des formations techniques — et l’assistance humanitaire. À la lumière d’une consultation étroite entre la direction de l’Hellenic Development Aid (HAD), relevant du ministère grec des Affaires étrangères, et le gouvernement de Fouad Siniora, des programmes de coopération ont été identifés au premier semestre de 2007, des projets qui répondent aux besoins réels en développement du Liban suite à l’évolution de la conjoncture locale au lendemain de Paris III. Dans le secteur de la construction, un programme de coopération avec le ministère des Travaux publics pour un montant de 1 270 000 dollars a été identifié. Il s’agit de l’édification de 23 passerelles pour les piétons sur différentes autoroutes du pays et la reconstruction du pont de Sikkeh, près du fleuve du Litani. Un autre programme dans le domaine de la santé, en partenariat avec la CDR, pour le montant de 1 300 000 dollars, a été approuvé. Il s’agit de la réhabilitation et de l’équipement de deux unités médicales à Kherbet Kanafar et à Saïda. Dans le secteur de l’énergie, un programme d’un montant de 941 500 dollars a été défini par les autorités grecques, le PNUD et le ministère libanais de l’Énergie et de l’Eau. Il s’agit de l’installation de chauffe-eau solaires auprès de 350 familles et petites entreprises au Liban-Sud, ainsi que l’installation de 90 000 lampes auprès de 10 000 familles et petites entreprises au Liban-Sud ainsi que la mise en place d’installations pour tester les équipements à énergie solaire. Enfin, il y a une quinzaine de jours, un programme de coopération a été défini avec le ministère libanais de l’Environnement, d’un coût global de 1 640 000 dollars. La Grèce brise le blocus La Grèce a été le premier pays à briser le blocus imposé au Liban en juillet dernier par Israël. Le 21 juillet 2006, alors que les bombardements israéliens étaient au plus fort, le premier navire grec, Ikaria, pénétrait dans les eaux territoriales libanaises en mission humanitaire. Pendant les blocus, une telle mission s’est répétée plusieurs fois. Résultats tangibles de ces missions pour les Libanais : 97 tonnes d’aides médicales, soit plus de 30 000 doses d’antibiotiques et des équipements médicaux sans compter l’assistance alimentaire et les tentes pour abriter les déplacés, soit une aide gobale de 2,3 millions d’euros. La Grèce a également mis sa flotte au service de l’évacuation des ressortissants étrangers (plus de 15 nationalités différentes). Dans la pratique, elle a assuré un support logistique au transfert de 2 900 étrangers du Liban vers d’autres cieux plus cléments. Aussi est-il nécessaire de souligner que huit navettes aériennes assurées par des avions grecs C-130 ont été organisées pour transporter des aides d’Athènes vers Larnaca avant d’être convoyées par la marine grecque vers le Liban. Vecteur de rapprochement Commentant la réaction de la Grèce au lendemain de la tenue des conférences de Stockholm et de Paris III, Evripidis Stylianides, vice-ministre des Affaires étrangères, a estimé que la coopération au développement est l’un des trois piliers de la politique extérieure d’un pays. « Il s’agit d’un instrument, voire d’un vecteur, pour le rapprochement dans une première étape des peuples de deux pays et dans une étape ultérieure pour le rapprochement des gouvernements entre eux et par la suite des opérateurs économiques du secteur privé. » « La coopération au développement permet aux peuples de deux pays de lier des amitiés d’une manière plus facile et surtout plus rapide”, a-t-il dit. “Cela dit, la Grèce ne cherche pas en retour des investissements suite à sa politique de coopération. Les profits viennent après. A priori, son action a une dimension humanitaire », a-t-il relevé. Au sujet de la violation par la marine grecque du blocus israélien imposé au Liban, M. Stylianides a insisté sur le fait que « le rôle constructif » que joue la Grèce au Proche-Orient est « un rôle accepté » par tous les pays de la région tout comme par l’Union europénne. Selon lui, la politique d’ouverture suivie par la Grèce vis-à-vis du monde arabe n’est pas récente. « Cette politique d’ouverture et ce rôle accepté de la Grèce sont liés en partie au rôle joué historiquement par le patriarcat grec-orthodoxe dans les différents pays arabes », a-t-il martelé. Evripidis Stylianides a souligné que les multiples tournées effectuées récemment par la ministre grecque des Affaires étrangères dans la région du Proche-Orient, Dora Bakoyanis, ne sont pas le fruit du hasard mais de l’intérêt que porte la Grèce à cette région du monde et au rôle qu’elle est appelée à jouer. La Grèce, un exemple à suivre En réponse à une question concernant l’économie grecque, il a affirmé que le Liban se devait de suivre l’exemple de la Grèce, rappelant que la performance économique de son pays en 2006 n’est pas une performance aléatoire. « Elle est la résultante d’une politique de réformes planifiée qui a réussi à donner des effets tangibles dans les différents secteurs productifs du pays », a-t-il indiqué. Dans ce prolongement, il a insisté sur la nécessité pour le Liban de profiter au maximum de la politique européenne de voisinage. Pour Christos Folias, vice-ministre de l’Économie et des Finances, le Liban est à même de tirer de nombreuses leçons du redressement économique de la Grèce. Ainsi, il a insisté sur la nécessité de la relance de la croissance qui est aujourd’hui de 4 % en Grèce, soit le double de la moyenne dans l’UE. Dans ce contexte, il a évoqué la hausse des exportations et l’accroissement du tourisme (14 millions de touristes en 2006 pour une population de 11 millions) ainsi que la baisse de la taxation des profits des entreprises à 25 %. Christos Folias a surtout mis en exergue l’amélioration de la gestion des fonds structurels consentis à la Grèce par l’UE ainsi que des recettes du Trésor. « Désormais, on investit plus qu’on ne dépense », a-t-il dit. Le déficit budgétaire de la Grèce, qui représentait en 2004 près de 7,8 %, s’est chiffré à 2,6 % en 2006, soit le plus grand changement parmi les pays de l’UE. Répondant à une question, il a qualifié « d’investissement et non de dépenses » les sommes versées par la Grèce pour l’accueil en 2004 des Jeux olympiques. « C’était une immense opération de marketing pour l’image de la Grèce dans le monde. Depuis cette date, le nombre de touristes n’a cessé de croître. La Grèce attend cette année près de 17 millions d’étrangers », a-t-il souligné. Quant à savoir comment évalue-t-il les perspectives des relations économiques et commerciales libano-helléniques, le vice-ministre de l’Économie et des Finances, qui a rappelé que plus d’une centaine d’entreprises libanaises opèrent en Grèce, a souligné l’importance de créer des joint ventures libano-grecques. Ces dernières utiliseraient le Liban comme tremplin pour les marchés du Proche-Orient et la Grèce comme plate-forme pour les marchés des pays des Balkans. « Les opérateurs des deux pays ont perdu suffisamment de temps. Il faut passer à l’action », a-t-il conclu.
À Stockholm et à Paris III, Athènes a répondu présent à l’appel du Liban. La contribution de la patrie de Périclès au cours des deux conférences internationales d’aide au Liban s’est élevée à 5 millions d’euros. Ce montant devrait s’ajouter aux 2,3 millions d’euros consentis par la Grèce au pays du Cèdre, lors de l’offensive israélienne de juillet 2006. Ce...