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La Russie souhaite que les relations avec la Grande-Bretagne soient normalisées Après une semaine de tensions, Moscou tend la main à Londres

Après une semaine de grande tension entre Londres et Moscou marquée par l’annonce de l’expulsion prochaine de diplomates russes et britanniques, la Russie cherche à dédramatiser la situation et joue la détente pour ne pas s’aliéner les Occidentaux. «La Russie souhaite que les relations avec la Grande-Bretagne soient normalisées. Nous sommes prêts à cela », a déclaré hier le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d’une visite à Berlin. « En même temps, nous estimons que ces relations doivent être fondées sur le respect des intérêts (des deux pays, NDLR) et sur le bon sens », a-t-il ajouté, soulignant que ce n’est pas la Russie qui a « fait de cette affaire judiciaire une affaire politique ». Huit mois après le meurtre à Londres d’Alexandre Litvinenko, un ancien agent du FSB (ex-KGB) passé dans l’opposition au Kremlin, cette affaire criminelle aux accents de roman d’espionnage a fini par mettre en péril les relations entre la Russie et la Grande-Bretagne. Tout s’est précipité lundi. Le refus de Moscou d’extrader Andreï Lougovoï, considéré par les Britanniques comme le principal suspect de l’empoisonnement au polonium 210 de Litvinenko, a poussé Londres à prendre des mesures de rétorsion dignes des grandes heures de la guerre froide avec l’expulsion prochaine de quatre diplomates russes en poste à Londres. Après deux jours d’attente, Moscou a répliqué jeudi par une mesure similaire, assortie d’un arrêt des délivrances de visas aux fonctionnaires gouvernementaux britanniques et d’une pause dans la coopération antiterroriste entre les agences de renseignements des deux pays. Mais depuis, le Kremlin comme la diplomatie russe font montre d’une volonté de réconciliation. Dès jeudi soir, le président russe Vladimir Poutine se voulait optimiste en qualifiant de « minicrise » le conflit diplomatique et en se disant « certain » que les deux pays allaient la « surmonter ». « Dans le dernier épisode de ce conflit, la Russie a véritablement montré une image juste et modérée », estime l’analyste Macha Lippman, du Centre Carnegie. Selon elle, la rudesse des positions diplomatiques de la Russie ces derniers mois a fini par saper la confiance que les Occidentaux pouvaient avoir envers les Russes. « C’est une cause majeure des sentiments antirusses en Occident », estime-t-elle. Dans un autre dossier épineux, celui de la défense, où elle s’oppose aux États-Unis, la Russie semble également vouloir montrer sa bonne volonté après avoir annoncé samedi qu’elle suspendait sa participation au traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE), qui plafonne les forces armées sur le Vieux continent. « Nous aimerions que le régime de contrôle des armements soit conservé et renforcé. Les contacts vont se poursuivre. Il y a des chances de trouver des accords acceptables » pour la Russie et les États-Unis, a affirmé M. Lavrov. La décision de Moscou sur les FCE faisait suite à l’échec des présidents russe et américain à se mettre d’accord sur le projet américain de bouclier antimissile en Europe, que les Russes considèrent comme une menace directe à leurs frontières.

Après une semaine de grande tension entre Londres et Moscou marquée par l’annonce de l’expulsion prochaine de diplomates russes et britanniques, la Russie cherche à dédramatiser la situation et joue la détente pour ne pas s’aliéner les Occidentaux.


«La Russie souhaite que les relations avec la Grande-Bretagne soient normalisées. Nous sommes prêts à cela », a...