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Religion - Près de 2,1 milliards de dollars ont déjà été versés aux victimes L’Église catholique américaine ne se remet pas du scandale des prêtres pédophiles

L’Église catholique américaine, qui compte 69 millions de fidèles, ne se remet pas du scandale des prêtres pédophiles, qui mine depuis 2002 sa réputation et ses finances. Lundi, la justice a entériné un accord mettant fin aux poursuites contre l’archevêché de Los Angeles (Californie, Ouest), le plus grand du pays, en contrepartie du versement de 660 millions de dollars pour plus de 500 personnes se disant victimes d’attouchements sexuels ou de viols commis par des prêtres. En décembre, l’archevêché avait déjà accepté de verser 60 millions de dollars à 45 autres victimes, qui ont également obtenu la publication des dossiers des prêtres mis en cause. Pendant des décennies, les victimes des prêtres, comme la majeure partie des victimes d’actes pédophiles, n’ont pas été écoutées. Les plaintes étaient rares, étouffées, classées ou réglées dans la plus grande discrétion, les prêtres en cause mutés de paroisse en paroisse. Mais début 2002, le cardinal Bernard Law, archevêque de Boston (Massachusetts, Nord-Est), a reconnu avoir protégé un prêtre dont il savait qu’il était coupable d’attouchements sexuels, et cet aveu a fait l’effet d’une bombe dans la société américaine. Les langues se sont déliées, les plaintes se sont multipliées. Selon l’organisation « Bishop Accountability » (« la responsabilité des évêques »), environ 3 000 prêtres, sur 42 000 aux États-Unis, ont fait l’objet d’une dénonciation. Certains ont été poursuivis et condamnés, parfois pour des attouchements sur des dizaines d’enfants. D’autres ont bénéficié de la prescription de faits qui remontent parfois aux années 40, et s’étalent pour la plupart entre 1960 et le milieu des années 80. Mais comme dans de nombreux pays d’Europe, les victimes se sont aussi retournées contre l’Église catholique elle-même, plus solvable, l’accusant de complicité. Vaste réforme En juin 2002, les évêques américains ont engagé une vaste réforme de l’institution, s’engageant à soutenir les victimes, à former son personnel et à faire preuve de transparence face aux dénonciations. Quelque 5,7 millions de personnes ont été formées à la prévention des risques, une enquête approfondie a été menée sur les 1,6 million de religieux et employés qui travaillent au contact direct des enfants, et le rythme des plaintes s’est ralenti : 1 092 ont été déposées en 2004, 783 en 2005, 714 en 2006, le plus souvent pour des faits anciens. Mais l’Église catholique américaine peine à éponger sa dette. Elle a déjà versé un total de 2,1 milliards de dollars aux victimes. Si les assurances ont réglé une partie de la somme, les diocèses ont aussi dû se défaire de nombreuses propriétés. L’archevêché de Boston a ainsi vendu son siège historique, une somptueuse bâtisse, ainsi que plusieurs locaux paroissiaux. Face à l’inflation des montants réclamés et obtenus par les victimes, cinq diocèses ont déposé leur bilan. Dans certains cas, il s’agissait cependant d’une manœuvre pour continuer à négocier avec les représentants des victimes. Le diocèse de San Diego (Californie), qui fait face à plus de 150 plaintes, a ainsi déposé son bilan en février. Selon la presse locale, il propose 95 millions de dollars aux victimes, alors que si l’accord de Los Angeles s’appliquait à San Diego, le diocèse devrait débourser plus de 200 millions. Le scandale pourrait aussi atteindre le Vatican : en janvier, un juge fédéral a validé la plainte de trois victimes qui demandent réparation directement au Saint-Siège, lui reprochant d’avoir incité son clergé à maintenir la chape de plomb pendant des décennies.

L’Église catholique américaine, qui compte 69 millions de fidèles, ne se remet pas du scandale des prêtres pédophiles, qui mine depuis 2002 sa réputation et ses finances.
Lundi, la justice a entériné un accord mettant fin aux poursuites contre l’archevêché de Los Angeles (Californie, Ouest), le plus grand du pays, en contrepartie du versement de 660 millions de dollars pour plus...