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Une initiative de la France, relayée par l’APEG libanaise Des centres de consultations médico-psychologiques pour les enfants victimes de la guerre

À l’initiative du président français Jacques Chirac au lendemain de sa visite au Liban après le bombardement de Cana (avril 1996), trois centres de consultations médico-psychologiques pour les enfants victimes de la guerre et leurs familles ont été créés en partenariat entre le ministère libanais de la Santé et le ministère français à l’Action humanitaire. Les autorités françaises ont assuré le fonctionnement des centres jusqu’en décembre 1998. La société FTML sal et l’Union européenne ont pris la relève au niveau du financement de l’activité des différents centres. Depuis 2006, les contributions de plusieurs donateurs assurent le financement. Parmi ces donateurs figurent notamment l’ambassade de France et l’ambassade du Canada au Liban ainsi que l’OMS. En 1999, l’Association pour la protection de l’enfant de la guerre (APEG) a été créée. Il s’agit de l’entité morale des centres précités. Aujourd’hui, l’assocation opère à travers ses centres implantés à Beyrouth, Tyr, Nabatiyeh, avec deux antennes à Tripoli et Zahlé pour les enfants victimes de maltraitance. Ces centres ont été conçus suivant le principe des centres de consultations médico-psychologiques fonctionnant en France. Ils exercent leur activité en relation avec les structures médicales et pédagogiques existantes. Les personnes qui s’adressent à ces centres, où les consultations sont gratuites, appartiennent à la classe défavorisée. « Nos centres ont eu beaucoup de succès auprès de la population, ce qui a entraîné une diversification et une extension de notre activité », souligne le Dr Mirna Ghannagé, présidente de l’APEG. Elle cite entre autres la prise en charge des enfants victimes du massacre de Cana et de leurs familles, le traitement des patients (adultes et enfants) présentant toutes sortes de pathologies par consultations ambulatoires, la prise en charge des enfants victimes d’abus sexuels dans toutes les régions du Liban, la mise en place d’instruments adaptés à la population libanaise pour l’expertise des enfants victimes d’abus sexuels, la formation du personnel éducatif au dépistage des troubles psychiques dans certaines écoles à Beyrouth et au Liban-Sud et l’animation dans les écoles du Liban-Sud de groupes d’enfants à visée thérapeutique. « Dans toutes ces disciplines, la continuité des soins est cruciale pour un traitement efficace », insiste la psychologue Mirna Ghannagé, qui affirme par ailleurs, en réponse à une question, que « les Libanais sont réceptifs et se montrent souples dès qu’ils comprennent le service fourni ». L’art thérapie au Liban-Sud Trois groupes d’enfants à Tyr, trois à Nabatiyeh, six à Marjeyoun et trois à Siddikine ont été constitués pour permettre aux enfants traumatisés durant les hostilités au Liban-Sud de parler de leurs émotions. L’objectif de ces réunions est de favoriser, à travers une activité (pâte à modeler, dessin, peinture…), le processus d’abréaction qui contribue à atténuer les sentiments d’échec, d’impuissance et de culpabilité. De même, à travers ces réunions, les enfants prennent conscience de leur normalité en s’identifiant aux autres. Il est important par ailleurs qu’ils puissent se projeter dans l’avenir.1 509 enfants participent à ces groupes. L’APEG organise avec la famille, individuellement ou en groupe, des réunions qui permettent à celle-ci de comprendre les symptômes des enfants et de les aider à la maison. Abus sexuels L’APEG a contribué à améliorer l’accueil des enfants victimes d’abus sexuels au minstère de la Justice en fournissant aux professionnels en contact avec des enfants un outil de qualité expérimenté sur la population libanaise. Il s’agit d’un guide intitulé Comment interroger l’enfant maltraité ? Par ailleurs, lors des expertises qui se déroulent au ministère de la Justice en présence de représentants des Forces de sécurité intérieure, un psychologue de l’APEG est toujours présent. Soixante-quinze réunions ont eu lieu de mars 2005 à mai 2007 avec les juges, les assistances sociales et les psychologues scolaires, afin d’améliorer l’accompagnement des enfants victimes d’abus sexuels dans toutes les régions du Liban. Au cours de cette même période, 45 expertises ont été entreprises et 570 consultations effectuées avec les enfants victimes d’abus sexuels. Aujourd’hui, l’enfant est respecté lorsqu’il est interrogé au Palais de justice. La technique d’interview se réfère à la Convention internationale des droits de l’enfant (New York 1984), ratifiée par le Liban en 1991. Le premier entretien ne présente plus de risques de traumatisme supplémentaire pour l’enfant.



À l’initiative du président français Jacques Chirac au lendemain de sa visite au Liban après le bombardement de Cana (avril 1996), trois centres de consultations médico-psychologiques pour les enfants victimes de la guerre et leurs familles ont été créés en partenariat entre le ministère libanais de la Santé et le ministère français à l’Action humanitaire.
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